Deux des trois terrains utilisés par des licenciés du club de Marseille Rugby Méditerranée sont squattés depuis dimanche par de nombreux contrevenants. Le stade avait déjà été envahi au cours du mois de juin.
À peine libérés qu’ils sont de nouveau occupés. Dimanche dans la matinée, deux des trois terrains de rugby du stade du mouton dans le 11e arrondissement de Marseille ont été littéralement envahis par près de 200 caravanes appartenant à des gens du voyage. L’intervention du maire de secteur, de nombreux bénévoles ainsi que de la police nationale et municipale n’a pas permis d’empêcher les contrevenants de s’installer illégalement.
«On s’est défendus du mieux qu’on pouvait pour conserver un terrain. Aujourd’hui, il y a presque 200 caravanes sur les deux terrains occupés. Ils nous parlent de rester quinze jours. Ils font un peu ce qu’ils veulent», affirme Augustin Marie, président de Marseille Rugby Méditerranée, au Figaro. Le gérant des lieux. «Cela a été très électrique entre le maire de secteur, nos bénévoles, eux et les forces de l’ordre. On a dit qu’on ne laisserait rentrer personne coûte que coûte alors qu’on nous demandait même de leur lâcher le troisième terrain», poursuit le gérant des lieux, déjà éprouvé par une première occupation subie il y a un mois.
Début juin dernier, une centaine de caravanes s’était installée sur les terrains de rugby sous le regard impuissant des licenciés soudainement privés d’entraînements et de compétitions à l’approche de l’été. Là encore, l’intervention rapide des forces de l’ordre n’avait pas empêché les véhicules de pénétrer illégalement sur les terrains et d’y rester plusieurs semaines durant. «Il ne va rien se passer pendant quinze jours alors que l’on devait accueillir des centres sociaux et des enfants de quartier. On va aussi devoir expliquer aux salariés qu’ils pourront pointer au chômage partiel», se lamente Augustin Marie, inquiet par la perspective de voir son stade ouvert à 689 licenciés devenir une «cible» de la communauté des gens du voyage.
Expulsion par la force publique
«Ces gens étaient très agressifs et incisifs. Ils sont arrivés le dimanche matin et sont passés caravane par caravane. La police nationale et la police municipale sont venues très rapidement et des renforts ont été déployés pour les relayer», indique Sylvain Souvestre, maire des 11e et 12e arrondissements de Marseille (LR), qui en appelle à la «responsabilité» de la municipalité dont il déplore le «silence».
«Ce regroupement, contrairement au précédent de courant juin, est plus virulent et provoque volontairement les pouvoirs publics», indique l’édile dans un courrier adressé à Benoît Payan dans lequel il enjoint le maire de Marseille à recourir à un référé conservatoire pour déclencher l’expulsion des caravanes en moins de 96 heures. «Le but de cette action est d’afficher la volonté politique de faire cesser ces intrusions illégales, au détriment des familles, des associations et des riverains. […] Nous devons montrer collectivement que tout ce qui est hors cadre légal sera sanctionné, et qu’aucun laxisme ni aucune tolérance ne seront acceptés», ajoute Sylvain Souvestre dans son courrier.
«Une nouvelle fois le stade du mouton est occupé par des gens du voyage aujourd’hui faute d’aire de grand passage que devrait réaliser la métropole, seule compétente. La Ville va, comme à chaque fois, porter plainte et saisira le préfet pour trouver une solution», a taclé sur X Audrey Garino, adjointe au maire de Marseille en charge des Affaires Sociales, renvoyant la balle de la responsabilité à la métropole d’Aix-Marseille-Provence. «La mairie de Marseille n’a jamais proposé de foncier pour les gens du voyage. La Ville doit prendre ses responsabilités avant le 15 août et le pèlerinage aux Saintes-Maries-de-la-Mer», rétorque Sylvain Souvestre.