Le retour de Jorge Martín à la compétition se précise. Le champion du monde en titre va prendre part demain à un test en bonne et due forme au guidon de la MotoGP engagée par Aprilia en course, profitant en cela d’une récente modification du règlement autorisant ce type de roulage aux pilotes souhaitant évaluer leur condition après une blessure.
Avant cela, l’Espagnol a roulé durant deux jours sur le circuit de Catalunya, à Barcelone, la semaine dernière. Accompagné par son père, son frère et quelques-uns de ses mécaniciens de confiance, il s’est montré très heureux de cette reprise, calée sur le circuit qui avait été le théâtre de son titre, à l’automne dernier.
« Ça fait trois mois et demi que je n’ai pas fait ça, presque quatre mois », commentait Jorge Martín au moment de remonter en selle, dans le vlog qu’il tient sur sa chaîne YouTube. « L’année a été compliquée, mais c’est ma deuxième pré-saison qui commence. Je suis heureux, et ça vaut plus que tout ».
L’Espagnol a pris le guidon d’une RSV4, une moto de série quelque peu adaptée à l’effort qu’il voulait fournir. « C’est une moto de route, mais elle a été un peu préparée pour se rapprocher un peu plus de ce qu’est une MotoGP. Il faut préparer les fourches, les freins sont un peu plus performants que ceux de série », a-t-il expliqué. « Comme c’est une moto plus souple et plus calme que la MotoGP, elle est moins fatigante. Je peux commencer petit à petit, pour une prise de contact avant de passer à la grosse moto. »
VIDÉO – Jorge Martín en test privé à Barcelone
Ce test privé s’est tenu sous un soleil de plomb, ce qui en a fait une épreuve physique pour le pilote. Depuis qu’il s’est gravement blessé à Losail, mi-avril, il n’avait effectué que quelques tours en piste à l’occasion de l’événement Aprilia All Stars il y a un mois. Et après sa première sortie en piste, Martín n’a pas caché l’intensité de l’exercice. « La vache ! Au bout de quatre tours, j’avais l’impression d’avoir fait une course ! », a-t-il lâché.
« J’ai fait huit ou neuf tours dans mon premier run, mais j’ai eu l’impression qu’il y en avait beaucoup plus. J’ai un peu mal au dos, mais ça fait quatre mois que je ne roule pas à moto, alors il faut que tout se mette en place. Après 12 côtes cassées, ça fait forcément mal, c’est normal. Mais je me sens bien, la vitesse est plus ou moins là, alors j’avance petit à petit et je me remets en route, il y a encore du chemin à faire. »
J’ai fait huit ou neuf tours dans mon premier run, mais j’ai eu l’impression qu’il y en avait beaucoup plus. Après 12 côtes cassées, ça fait forcément mal, c’est normal.
Un test à Misano et le retour à Brno
Jeudi, Martín a fait une pause à la mi-journée, préférant doser son effort au vu des conditions extrêmes. « J’ai fait 35 tours », expliquait-il. « Il fait 38°C dans l’air et presque 60°C sur la piste. Il est temps d’arrêter, car je me sens bien, mais je sais que si je continue, demain je serai mort. Je vais donc m’arrêter maintenant et continuer plus tard, pour essayer d’atteindre l’objectif de 70 tours. »
Il a en effet repris la piste plus tard, et pratiquement atteint cet objectif. « Je suis très heureux, parce qu’on est de retour », témoignait-il jeudi soir. « J’ai fait 68 tours. On a eu quelques petits problèmes et on n’a pas pu terminer les 70 tours que je voulais faire, mais je suis heureux, je suis content. »
La prochaine étape aura donc lieu demain, à Misano, à la suite d’un contrôle médical satisfaisant réalisé hier. Si tout se passe bien, Jorge Martín devrait faire son grand retour la semaine prochaine à l’occasion du GP de République tchèque, dernière épreuve avant la pause estivale. Il n’a pour le moment disputé qu’un seul Grand Prix avec Aprilia, celui du Qatar, où il était déjà apparu diminué physiquement à la suite de ses blessures de l’intersaison et où il avait à nouveau chuté lourdement, entraînant trois mois d’absence supplémentaire.
Outre son état physique, Jorge Martín défraye la chronique sur un autre sujet, celui de son opposition à Aprilia à qui il a signifié en mai dernier son souhait de se libérer de son contrat, initialement prévu pour deux ans. La question s’est tendue lors du dernier Grand Prix en date, Carmelo Ezpeleta allant jusqu’à intervenir pour prévenir qu’il n’accepterait pas l’inscription de l’Espagnol en 2026 si le conflit n’est pas réglé.
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Rubén Carballo Rosa
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