© AP - Valérie Pécresse a reçu le soutien de Bruno Retailleau, notamment. 

© AP – Valérie Pécresse a reçu le soutien de Bruno Retailleau, notamment. 

“Nous sommes la Région de toutes les violences. Nous sommes la région des émeutes urbaines. Nous sommes la région dans laquelle il y a 84 % des rixes de bandes de France…” Lors de l’inauguration du nouvel hôtel de police de Saint-Quentin-en-Yvelines, notamment financé par la Région, Valérie Pécresse est revenue sur le recours lancé devant la justice administrative par le groupe d’opposition communiste pour faire annuler le “bouclier de sécurité”. Quelques heures plus tôt, elle avait réuni 150 maires franciliens de droite au Conseil régional pour pousser un premier cri d’alarme. 

Le “bouclier de sécurité” initié en 2016

Gilets pare-balles, véhicules, caméras embarquées… Initié en 2016, “Bouclier de sécurité” a été créé pour “moderniser les forces de police municipale d’Île-de-France et participer à la sécurisation des espaces publics”. 

Rappelant que la Région et les départements apportaient traditionnellement leur soutien aux communes, notamment en matière de sécurité, la présidente a évoqué une disposition du Code des collectivités territoriales permettant une intervention à titre complémentaire. “L’intention du législateur était claire : permettre à la Région d’agir au bénéfice des habitants, même sur des compétences qui ne relèvent pas directement d’elle, comme la sécurité”, a-t-elle estimé. 

L’enjeu est de taille. Près de 200 projets municipaux récemment votés pourraient, selon la présidente, être remis en cause si le tribunal donnait raison aux requérants.

Valérie Pécresse repousse un cri

“Je repousse mon cri. Nous avons fait une note en délibéré au juge pour plaider notre cause, pour montrer que l’intention du législateur, c’était vraiment que la Région puisse intervenir en soutien des communes pour tous les services service public de proximité et évidemment pour la sécurité. C’est le premier service de proximité dont les Franciliens ont besoin et dont découlent les autres”, a poursuivi Valérie Pécresse, appelant Bruno Retailleau à la soutenir. 

Selon elle, l’État ne pourra pas, dans la période actuelle, se substituer “aux 40 millions d’euros que la Région met chaque année sur les lignes sécurité”. 

Allant dans le sens de la présidente, le ministre de l’Intérieur a dit ne pas connaître de Région en France qui contribue autant à la sécurité. “S’il n’y a pas un coude à coude entre les forces de sécurité intérieure, l’État, les collectivités et la justice, chacun au bon endroit, mais chacun main dans la main, cela n’est plus possible. On ne ramènera pas l’ordre public en France sans ce continuum de sécurité”, a-t-il appuyé. 

Comme le ministre l’a expliqué, si le tribunal administratif venait à annuler le dispositif, une disposition législative pourrait être introduite à l’automne pour permettre aux collectivités de cofinancer des actions de sécurité aux côtés de l’État. “Au delà des arguties juridiques, c’est de la non-assistance à Francilien en danger”, a finalement pointé Valérie Pécresse