Par
Maureen Marie
Publié le
7 juil. 2025 à 18h42
Il y a 10 ans, à l’âge de 29 ans, Emilie Dacher est tombée de haut. Cette maman de trois enfants habitante de Tinchebray (Orne) découvre alors qu’elle est atteinte de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), une maladie respiratoire dégénérative.
« Cette maladie, personne ne la connaît, alors qu’elle est la 3e cause de mortalité au monde et gagne encore du terrain », témoigne celle qui vient de créer une association dédiée aux victimes : Respi’Ré, l’urgence de respirer, la puissance d’agir.
Elle découvre sa maladie par hasard et fait un déni
« Cela m’est tombé dessus : au début, je pensais que ce n’était pas si grave », raconte Emilie Dacher en ce début juillet 2025. « J’ai été complètement abandonnée par les pneumologues qui me renvoyaient chez moi avec des bronchodilatateurs pour l’asthme. C’est uniquement par hasard que j’ai compris que j’étais atteinte de la BPCO au stade 2. »
C’est une maladie respiratoire grave qui détruit lentement, bien plus dévastatrice que le Sida ou la mucoviscidose. Je fais du sport et du chant alors cela m’aide beaucoup, mais je suis très fatiguée et tousse beaucoup.
Emilie Dacher, atteinte de la BPCO et créatrice de l’association Respi’Ré
Après une période de déni, Emilie prend conscience de sa situation par le biais de groupes de malades. « J’ai vu des personnes à des stades plus élevées de la maladie, j’ai compris que c’était grave et j’ai pris conscience de l’ombre qui plane au-dessus de moi, même si pour le moment, j’ai beaucoup de chance de vivre assez normalement. »
Vidéos : en ce moment sur ActuPour « éveiller les consciences », Emilie décide d’agir
Face à ce constat et cette impuissance, « parce qu’aucun traitement curatif n’existe à ce jour », Emilie décide d’agir. Pour « éveiller les consciences sur cette maladie trop méconnue et la recherche », l’habitante de Tinchebray met sur pied une association unique, avec le soutien de son mari Guillaume.
Je ne connais pas d’autre association qui traite uniquement de la BPCO comme Respi’Ré. J’ai créé un site très complet qui explique la pathologie, apporte des éclairages scientifiques, donne des conseils comme des recettes de cuisine adaptées par exemple…
Emilie Dacher
Un travail d’information qui occupe Émilie quasiment à plein temps. « Je suis chanteuse, et ravie de pouvoir encore tenir un concert complet, mais à côté je passe énormément de temps sur mon ordinateur. »
Au-delà du virtuel, la Tinchebrayenne pense à créer des évènements caritatifs au service de sa cause. « J’aimerais organiser un concert à la salle du Colys’haie, et y proposer des sessions de dépistage. » L’objectif de l’association : récolter des dons au profit d’un organisme de recherche pour la santé.
« J’aimerais aussi recenser les malades de la région pour éventuellement organiser des cafés, des activités ensemble… »
Un combat en plein désert médical
Dans l’espoir de « vivre le plus longtemps possible », la femme de bientôt 39 ans se bat surtout pour les autres. « Je veux déjà remercier les malades qui m’ont ouvert les yeux en leur apportant quelque chose, et surtout aider toutes les autres personnes en quête de réponses. »
Une question obsède toujours Emilie, celle de savoir si sa maladie est héréditaire. « J’aimerais faire des tests sur mes enfants, mais personne ne me l’a jamais proposé et c’est difficile de trouver des spécialistes en zone de désert médical. » Un déficit de professionnels qui rajoute une difficulté au quotidien des victimes.
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