Par Euronews avec AP
Publié le 08/07/2025 – 8:47 UTC+2•Mis à jour
17:50
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Emmanuel Macron est arrivé mardi au Royaume-Uni pour la première visite d’État d’un président français outre-Manche depuis Nicolas Sarkozy en 2008.
Accompagné de son épouse Brigitte, le chef de l’État a été reçu en grande pompe par le roi Charles III et la reine Camilla au château de Windsor, qui a été préféré au palais de Buckingham, en pleine rénovation.
En présence du prince William et de la princesse Kate, ainsi que de la ministre française de la Culture Rachida Dati et du ministre de la Défense Sébastien Lecornu, la rencontre protocolaire s’est déroulée dans une ambiance amicale.
La venue du président français – à l’invitation du roi Charles III – est la première visite d’État au Royaume-Uni d’un dirigeant de l’Union européenne depuis le Brexit et est considérée comme un signe de la volonté de Londres de rétablir ses relations avec l’UE.
Au cours de cette visite de trois jours, Emmanuel Macron rencontrera le Premier ministre britannique Keir Starmer pour aborder l’immigration, la défense et l’investissement au cours de réunions bilatérales.
Les deux dirigeants devraient également faire avancer les projets de mise en place d’une force de sécurité en Ukraine en cas de cessez-le-feu.
Traversées de la Manche
Jeudi, les hauts fonctionnaires des deux pays devraient discuter des traversées en petits bateaux, une question épineuse pour les gouvernements des deux côtés de la Manche.
Chaque année, des milliers de migrants tentent d’atteindre le Royaume-Uni depuis le nord de la France, souvent en se cachant dans des camions ou en traversant la Manche à bord de petites embarcations.
En réaction, le Royaume-Uni a signé de nombreux accords avec la France pour renforcer les patrouilles sur les plages et échanger des renseignements afin de démanteler les réseaux de passeurs.
Ces accords n’ont toutefois eu qu’un impact limité. En 2024, environ 37 000 personnes ont été détectées en train de traverser la Manche à bord de petites embarcations – le deuxième chiffre annuel le plus élevé après les 46 000 de 2022.
Les chiffres ont augmenté au cours du premier semestre de cette année : plus de 20 000 migrants ont traversé la Manche au cours des six premiers mois de 2025, soit une augmentation d’environ 50 % par rapport à la même période de l’année dernière.
Keir Starmer, dont le gouvernement de centre-gauche a été élu il y a un an, s’est engagé à « démanteler les gangs » à l’origine du trafic organisé de migrants.
Une partie de ce plan repose sur une coopération plus étroite avec la France et avec les pays situés plus en amont de la route des migrants en provenance d’Afrique et du Moyen-Orient. Le Royaume-Uni souhaite également conclure des accords avec les différents pays pour reprendre les demandeurs d’asile déboutés.
Le gouvernement français envisage de modifier sa législation pour permettre à la police d’intervenir plus au large. Actuellement, leur autorité est limitée au littoral, à moins qu’ils ne soient obligés de secourir des bateaux en difficulté.
Tom Wells, porte-parole de Keir Starmer, a déclaré que certaines des tactiques envisagées sont « complexes d’un point de vue opérationnel et juridique, mais nous travaillons en étroite collaboration avec les Français ».
Guerre en Ukraine
Les deux dirigeants ont également travaillé en étroite collaboration pour rallier le soutien à l’Ukraine, bien qu’ils aient adopté des approches contrastées vis-à-vis du président américain Donald Trump, Emmanuel Macron étant plus disposé à défier le président américain que Keir Starmer.
Les deux pays ont mené des efforts pour former une force internationale de maintien de la paix composée de troupes européennes et de garanties de sécurité américaines pour l’Ukraine déchirée par la guerre en cas de cessez-le-feu.
Donald Trump a montré peu d’enthousiasme pour cette idée et un cessez-le-feu reste hypothétique, la Russie semblant vouloir poursuivre l’invasion de son voisin.
Les fonctionnaires britanniques affirment que l’idée d’une « coalition de volontaires » est toujours d’actualité. Emmanuel Macron et Keir Starmer doivent participer à une vidéoconférence internationale jeudi pour discuter de la planification de la force.
Keir Starmer s’est entretenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky lundi au sujet des « progrès significatifs réalisés par les planificateurs militaires », a déclaré le bureau du Premier ministre britannique.