Par
Cédric Nithard
Publié le
8 juil. 2025 à 20h15
La Petite humeur de la semaine pose un autre regard sur un élément d’actualité, un fait de société, une personnalité marquante… Avec mordant, ironie, sympathie, tendresse ou humour, en évitant tant que possible la méchanceté gratuite, l’idée est de vous amuser et, à l’occasion, apporter une réflexion avec une pointe d’irrévérence et de malice sans se prendre au sérieux.
La Petite Humeur de la Semaine : des vacances et beaucoup de questions avant les municipales
Enfin ! Les choses se sont un peu accélérées à Montpellier dans la perspective des municipales. Il le fallait bien avant l’été. Non pas parce que tout le monde part en vacances, mais parce qu’il vaudra mieux être prêt à la rentrée. Et pour beaucoup ce sera un été studieux, où les téléphones devraient chauffer. Car si certains sont déjà candidats, quand d’autres entament la dernière ligne droite de leur réflexion, la nécessité de faire des alliances va en agiter quelques-uns. En gardant en tête que l’on ne peut tromper mille fois mille personnes mais on ne peut pas… Non, c’est on peut tromper mille fois une personne, mais on ne peut pas tromper une fois mille personnes… Non plus.. oh et merde, Il ne faut jamais tromper personne…
À gauche, préparez le pop-corn. Ils sont trois à défendre le rassemblement. Michaël Delafosse le revendique depuis 2020 tandis que Les Écologistes, dont certains font encore partie de la majorité, et La France Insoumise font de même en accusant le maire de mener « une politique antisociale, anti-écologique et antidémocratique ». Certes, tout n’aura pas été parfait durant le mandat mais pour convaincre au-delà des convaincus, bon courage à eux face aux électeurs qui ont vécu à Montpellier ces cinq dernières années. À croire que le thermomètre politique de certains est enfoncé tellement profondément qu’ils n’arrivent plus à lire la température correctement… Et si de l’extérieur, on pourrait penser que les Écolos et les Insoumis devraient logiquement et facilement s’entendre, il ne faut pas omettre l’histoire de ces partis et les hommes qui les composent. Alors on parlera beaucoup de projets, d’orientations et de stratégies mais ne vous y trompez pas, les crispations concernent toujours les hommes. Ne jamais oublier que la politique c’est beaucoup de psychologie… Au jeu des alliances, certains en feront obligatoirement les frais. On repensera alors à certaines déclarations, aux promesses d’unité et de rassemblement…
Au centre, on cherche aussi à se rassembler. Bon, là, la problématique n’est pas la même. Entre ceux persuadés qu’Emmanuel Macron laissera un héritage politique, sans en voir la dette au-delà de la vacuité, ceux ayant toujours été adeptes d’un ventre mou inutile vivant avec François Bayrou comme Premier ministre leur meilleure période, et ceux qui n’osent pas s’avouer qu’ils sont de droite, l’objectif est d’exister. Tout simplement. Et ils le savent. En y allant chacun seul, sans même évoquer les 10% pour se maintenir au second tour, très peu ont l’espoir de dépasser les 5% permettant d’être hébergés sur une autre liste. Dans une voie lactée, mieux vaut être une constellation qu’une étoile… surtout filante.
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Et à droite. … Voilà, fin de l’analyse. Car, à croire que c’est quelque chose de péjoratif, la notaire Isabelle Perrein, première candidate déclarée depuis 18 mois, refuse l’étiquette même si son programme, ses déclarations, son activité sur les réseaux sociaux, certains partenaires… en ont toutes les caractéristiques. Encore une histoire de thermomètre… Inutile de la contredire, les électeurs s’en chargeront. En poussant plus loin sur ce bord de l’échiquier, même si à Montpellier leurs chances sont minces, espérons que le Rassemblement National soit aussi judicieux que la dernière fois dans le choix de sa tête de liste et de ses colistiers. Car le clown n’était pas là où on le croyait. À moins qu’aux yeux des électeurs ce ne soit l’étiquette quand on analyse les résultats de Rémi Gaillard en 2014. Avec l’envie de dynamiter le système, d’opposant virtuel à candidat virtuel clamant ses intentions, passera-t-il le cap du réel et des actes cette fois-ci ?
Il n’est pas le seul dont on ne connaît pas les intentions. Mohed Altrad ira-t-il à nouveau tenter de convaincre que l’on peut conduire une administration comme on dirige une entreprise ? L’ancien maire Philippe Saurel jouera-t-il les Monte-Cristo ? Sans parler de tous ceux qui devraient se poser la question de l’utilité de leur candidature quand personne ne les connaît et que le couloir est pourtant occupé par d’autres. La chose n’étant pas mortelle, libre à chacun de se ridiculiser en laissant parler son égo… En parlant d’égo, on ne devrait pas manquer de voir exposé celui de Michaël Delafosse. Se laissant jusqu’à la fin de l’année pour se prononcer, il sera toutefois difficile pour le maire d’assurer la fin du mandat sans être en campagne comme en témoigne le fascicule disponible sur le site de la ville présentant le bilan de la majorité. Et l’on ne parle pas des discours qui accompagneront les nombreuses inaugurations dans lesquelles le professeur vantera que Montpellier participe à sauver la planète et l’humanité toute entière. Reste que les Montpelliérains ont peut-être envie de revenir à des considérations plus terre à terre… et se pose alors une inquiétude pour le maire. Car même si fin décembre le calme devrait revenir dans la ville, trois mois seront-ils suffisants pour apprécier les changements quand Georges Frêche laissait la moitié du mandat ? Tout aussi ambitieux, Michaël Delafosse est lui plus pressé ; pressé par les urgences, pressé par le contexte politique et pressé par sa volonté. Mais après avoir régulièrement répété qu’il accomplissait deux mandats en un, pressés, eux, par cinq ans de chantiers permanents, les Montpelliérains le prendront-ils au mot ? Les municipales sont lancées et personne n’a de certitude. L’été s’annonce chaud… et on ne parle pas de la rentrée.
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