Par

Clémence Pays

Publié le

8 juil. 2025 à 18h47

Cela n’aura échappé à personne : à Rennes, il y a souvent des travaux. Et une partie d’entre eux concerne généralement l’aménagement des voiries, pour accueillir les voies de bus ou encore les pistes cyclables. Des modifications qui perturbent parfois les automobilistes, qui se retrouvent face à des sens interdits, là où ils avaient pourtant l’habitude de passer.
« Les changements de plan de circulation, on ne les fait pas de gaîté de cœur. C’est contraignant », assure Valérie Faucheux, adjointe à la maire de Rennes, déléguée aux mobilités et aux déplacements.

Reporter le trafic sur des voies plus adaptées

Parmi les exemples de ces deux dernières années, le quartier sud-gare, avec le passage à sens unique de la rue de Châtillon, ou encore de la rue Albert-de-Mun.

Dans ce secteur résidentiel, « les voiries ne permettaient pas d’accueillir les cyclistes », malgré la forte demande et une pétition lancée.

La Ville a également remarqué un passage de plus en plus important de véhicules. Jusqu’à « 4 000 voitures par jour » rue Albert-de-Mun. Des voitures qui, selon l’élue, empruntent ce quartier résidentiel sur les conseils des applications Google Maps et Waze. « Nous n’avons aucun moyen d’agir sur ses applications », regrette Valérie Faucheux.

On a fait des tests à plusieurs reprises pour ne pas trop contraindre les riverains. Le but, c’est que tout le monde puisse circuler dans le même espace.

Valérie Faucheux
Adjointe à la Ville de Rennes, déléguée aux mobilités et déplacements

Alors, pour répondre aux attentes des riverains, la Ville a pris des mesures et modifié le plan de circulation. « Il a fallu contraindre le trafic de transit à emprunter les voies adaptées », à savoir le boulevard Jacques-Cartier.

Protéger les plus jeunes

Réduire le trafic était une mission importante pour la municipalité. « Il y a quatre écoles et un collège dans le quartier, soit presque 1 500 enfants, souligne Valérie Faucheux. Ils viennent à pied, à trottinette ou à vélo. » Des modes de déplacements qui peuvent les rendre vulnérables vis-à-vis des véhicules motorisés.

« On a créé une boucle de circulation. Cela génère un report de quelques minutes. Je pense que c’est supportable puisque ça assure la sécurité », se satisfait l’élue.

Ce travail entrepris pour réduire le flux de voitures est également mené rue de la Motte-Brûlon où, depuis octobre 2024, des expérimentations sont en cours avec des interdictions de circuler dans un sens, puis dans l’autre.

Dans ce secteur de Rennes, là encore, les applications recommandent cet itinéraire pour regagner le centre-ville depuis le nord de la ville.

« Accueillir le flot de piétons »

« On est passé de 6 000 à 10 000 véhicules par jour », assure Valérie Faucheux. Une réalité qui n’est pas vue du bon œil par la Ville. Surtout quand les limitations de vitesse ne sont pas respectées à l’approche du collège Clotilde-Vautier et du lycée de La Salle.

L’idée est de remettre la voiture à sa juste place.

Valérie Faucheux
Adjointe à la Ville de Rennes, déléguée aux mobilités et déplacements

L’adjointe à la maire de Rennes rappelle au passage que « 30 % des Rennais n’ont pas de voiture ». Il faut donc penser à eux et « rééquilibrer » le partage de l’espace public entre les automobilistes et les autres usagers.

C’est d’ailleurs ce qui a motivé la Ville à modifier le plan de circulation secteur Redon-Mabilais. Avec la création de la piste cyclable bidirectionnelle, il a fallu repenser l’espace et le circuit automobile. « Boulevard Voltaire et rue Claude-Bernard, il fallait conserver du stationnement. » Il n’y avait donc pas la place pour créer une piste cyclable sécurisée.

À la fin des travaux, six rues ont vu leur sens de circulation changer ou sont passées en sens unique.

« Rue Surcouf, on a dû reconstituer le trottoir, qui était trop étroit et parfois avec les poteaux des panneaux de circulation en plein milieu », se souvient l’élue. Pas simple donc pour les piétons, les poussettes ou encore les personnes en fauteuil roulant de traverser le quartier en toute sécurité.

Rue Surcouf, le trottoir a été élargi, rendant la circulation à double sens impossible.
Rue Surcouf, le trottoir a été élargi, rendant la circulation à double sens impossible. (©Capture d’écran Google Street View)

Le but était aussi « d’accueillir le flot de piétons » qui déambule à proximité de la station de métro Mabilais, tout comme près de la station de métro Gare.

Prioriser les chantiers

D’autres secteurs de Rennes sont concernés par des réaménagements des voies. C’est par exemple le cas de la rue de Châteaugiron, qui doit accueillir le Réseau express vélo (Rev) ou encore des ronds-points de Saint-Malo et du boulevard Léon-Grimault, transformés pour créer une voie dédiée aux cycles et limiter la vitesse des véhicules motorisés.

La rue de Châteaugiron fait l'objet d'important travaux pour accueillir une piste cyclable du Réseau Express vélo.
La rue de Châteaugiron fait l’objet d’importants travaux pour accueillir une piste cyclable du Réseau express vélo. (©Clémence Pays/actu Rennes)

La planification de ces chantiers – et l’ordre de priorité – se fait selon plusieurs critères. « Les résultats du Baromètre vélo et les remontées que nous font les habitants. On regarde également si la zone est accidentogène », énumère Valérie Faucheux.

« L’intersection du boulevard des Troix-Croix et de l’avenue Gros-Malhon devra aussi être refaite par exemple. Mais requalifier une rue, c’est un gros budget. Pour cette intersection, on ne va rien faire pour l’instant puisque des travaux sont déjà prévus avec l’arrivée du T3 », illustre l’adjointe.

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