Fleur Breteau, membre du collectif « Cancer Colere », réagit depuis la tribune publique après l’adoption de la « loi Duplomb » sur l’agriculture.

GUILLAUME BAPTISTE / AFP

Fleur Breteau, membre du collectif « Cancer Colere », réagit depuis la tribune publique après l’adoption de la « loi Duplomb » sur l’agriculture.

POLITIQUE – Un cri du cœur. Le Parlement a définitivement adopté ce mardi 8 juillet la loi agricole Duplomb-Menonville, qui a fracturé l’Assemblée nationale, notamment sur sa mesure de réintroduction dérogatoire d’un pesticide de type néonicotinoïde.

La gauche et les écologistes ont dénoncé un « recul majeur » pour l’environnement et de nombreuses associations écologistes sont dans une colère noire. Mais c’est surtout la voix de Fleur Breteau, fondatrice du collectif Cancer colère, que l’on retiendra.

« Vous êtes les alliés du cancer, et nous le ferons savoir ! », a crié dans l’hémicycle cette femme de 50 ans, qui se bat contre un cancer du sein, le deuxième en quatre ans. La militante, conviée à l’Assemblée par le groupe écologiste, a reçu des applaudissements nourris des parlementaires opposés à la loi initiée par les sénateurs Laurent Duplomb (LR) et Franck Menonville (UDI, centre).

La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous.

Lire la Vidéo

« Nous voulons dire à tous les parlementaires : si vous votez pour la loi Duplomb, si vous vous abstenez, nous vous considérerons comme des alliés officiels du cancer. Cette loi est un détonateur. », avait déjà tancé Fleur Breteau, en conférence de presse avant le vote.

« Politiser » le cancer

Le Nouvel Obs rapporte que Fleur Breteau a entamé sa chimiothérapie au moment où débutait au Parlement l’examen de ce texte qui prévoit la réintroduction à titre dérogatoire et sous conditions de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes.

L’acétamipride est interdit en France, mais autorisé ailleurs en Europe jusqu’en 2033. Ses effets sur l’humain sont source de préoccupations, même si les risques restent incertains, faute d’études d’ampleur. Le retour des néonicotinoïdes est aussi décrié par les défenseurs de la nature, les apiculteurs, la Confédération paysanne, mais aussi des régies publiques de l’eau et des scientifiques qui ont récemment alerté sur la « persistance » de ces substances dans l’environnement.

Fleur Breteau a créé le collectif Cancer colère après l’adoption de la proposition de loi par les sénateurs, le 27 janvier. « Mon sang n’a fait qu’un tour », explique-t-elle dans une interview à Reporterre. Elle souhaite désormais « politiser » le cancer, devenus, selon ses mots, « une épidémie ». Et fustige : « Il y a cinq ans, il parlait de guerre à l’heure du Covid. Désormais, il se mure dans le silence pour mieux préserver les intérêts économiques des plus riches. »