Un mois et demi après leur victoire aux élections législatives, ça y est, les conservateurs allemands ont trouvé un accord de coalition avec le SPD (les sociaux-démocrates). Il s’agit d’une bonne nouvelle. C’est même la meilleure nouvelle qui soit arrivée à l’Europe depuis longtemps. L’Allemagne est de retour dans le jeu. Avec une vraie coalition stable. Avec un programme clair et tourné vers l’avenir.
Alors Friedrich Merz ne sera formellement nommé chancelier qu’au mois de mai, il faut la validation des partis de la coalition, mais enfin il va y avoir du répondant à Berlin. Et ça change beaucoup de choses. L’axe franco-allemand ne fait pas tout en Europe, mais sans lui pas grand-chose n’avance. Et là, l’Allemagne revient, alors qu’elle était un peu tremblotante sous le falot et peureux Olaf Scholz.
Pourquoi Friedrich Merz est si convaincant ?
Au milieu du chaos trumpien, qui n’est pas terminé, et face à la menace russe, c’est un choix précieux.
Friedrich Merz est d’abord un Européen tenace, d’autant plus convaincu qu’il avait la réputation d’être un fervent atlantiste. Sauf qu’il a pris conscience de la nouvelle donne, il parle aujourd’hui de l’indépendance stratégique de l’Europe. Hier, il l’a redit, « l’Europe peut compter sur l’Allemagne ». C’est un discours fort.
Et puis il y a les actes. Le pacte de coalition, qui est acté, c’est du sérieux. Il fait 148 pages et prévoit le réarmement de l’Allemagne à hauteur 500 milliards d’euros, c’est énorme. Et puis il y a ce grand plan d’investissement notamment dans les infrastructures, de 500 milliards, lui aussi, négocié dans le cadre de la coalition. Ce qui est bon pour tout le monde.
Pourquoi c’est une bonne nouvelle pour la France
L’Allemagne va dans notre sens, dans le sens très français d’une Europe plus souveraine, ce que prône Emmanuel Macron depuis des années.
Cela dit, l’effet de contraste est aussi frappant. Si l’Allemagne peut se permettre d’investir, c’est que sa dette publique est seulement à 62 % du PIB. Nous sommes à 113 % en revanche. Et ses 1000 milliards d’investissements sont à mettre en regard des 1000 milliards de dette supplémentaires accumulées en France depuis 2017, et qui ne sont pas majoritairement, loin s’en faut de l’investissement d’avenir.
Remarquez, c’est peut-être une deuxième bonne nouvelle, le deuxième « effet Merz » : il met aussi une lumière crue sur nous, pays surendetté, avec un pouvoir politique faible et précaire. Ça nous fait un exemple à suivre.
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