Votre album, « La favorite », est sorti à la fin du mois de janvier. Comment a-t-il été élaboré ?
L’album a été si dur à réaliser qu’à la fin, je n’en attendais plus grand-chose. Ce qui est très agréable, ce sont les retours des gens qui l’ont écouté, ils ont compris ce que j’avais envie de faire. J’en suis vraiment fière. Certains textes ont été écrits, il y a deux-trois ans mais, la majorité des chansons, je les ai écrites pour le disque.
Que vouliez-vous offrir sur ce premier album ?
Je pense qu’un bon premier album, ce n’est pas un album concept mais une découverte, comme un « coming of age film » (genre cinématographique racontant un ou plusieurs moments clés de croissance personnelle pendant le passage de l’enfance ou l’adolescence à l’âge adulte). C’est une rencontre avec une nouvelle personne et je voulais donc être la plus normale possible par rapport à ce que je suis. Commencer par un album concept, je trouve que c’est toujours un peu « casse-gueule ». Cet album, c’est une façon de me présenter.
Cet album représente-t-il une jeunesse à la fois désabusée et déterminée, comme certains textes semblent la décrire ?
Je peux être comme cela mais je n’ai pas du tout envie de parler pour ma génération. Je voulais vraiment parler de moi.
À qui vous adressez-vous sur cet album ?
J’ai l’impression que les gens qui viennent me voir, ce sont surtout les femmes et les gays (sourires). Et c’est vrai que mon album n’est pas forcément pour les hommes. Mais mon public ne se résume pas à cela, il y a des gens de toutes les catégories sociales, de tous les genres et tous les âges. Je suis ravie de voir que les concerts touchent des gens bien plus âgés que moi (Yoa a 26 ans).
Vous avez déjà fait de nombreux concerts depuis quatre ans. C’est plus facile ou plus difficile d’être la tête d’affiche et de savoir que les gens viennent spécialement pour vous ?
J’ai aimé faire des premières parties, que je vois comme un jeu vidéo : le but du jeu, c’est le nombre de personnes que tu arriveras à séduire à la fin du concert, qui auront envie de te réécouter, de te suivre sur les réseaux sociaux… Quand c’est ta tournée, c’est plus facile, il y a une pression en moins, les gens ne sont pas à conquérir. Voir le public qui connaît tes paroles, c’est dingue, je suis toujours agréablement surprise à chaque concert.
Chantez-vous aussi pour cette raison ?
Ce serait hypocrite de dire le contraire. Si je n’ai pas envie de faire découvrir mes chansons et que les gens les reprennent, je les garde pour moi et je les fais écouter à ma mère, et c’est tout (sourires) ! Mais de voir les gens chanter mes textes, c’est toujours impressionnant.
Pensez-vous déjà au live en écrivant vos chansons ?
Je l’ai fait pour deux-trois morceaux de l’album, mais je trouve que ce n’est pas très bien de faire ça. Pour moi, une bonne chanson, tu peux « limite » la chanter a cappella. Quand tu fais des morceaux spécialement pour le live, la production a tendance à prendre plus de poids, voire trop. Ça peut être bien, mais ce n’est pas ma musique.
À quoi s’attendre en allant vous voir en concert, musicalement et scénographiquement ?
On a essayé de créer un spectacle assez complet. Il continue d’évoluer et, pour le moment, je suis entourée de deux danseuses. Je ne chante que mes chansons car les reprises en concert, j’avoue que ça me « saoule » un peu (sourires). Mais pourquoi pas plus tard…
Rien du tout, et c’est tant mieux ! Je n’y croyais pas du tout, mes proches non plus. J’étais juste contente d’être là, « en touriste », et ce fut très bizarre : j’ai commencé à y croire au moment où j’ai gagné (sourires). C’était un moment particulier et c’était très beau à vivre.
Vous serez en concert à Brest le 19 avril et aussi à l’affiche des Vieilles Charrues, le 20 juillet. C’est une date importante pour vous ?
Bien sûr ! Les Vieilles Charrues, c’était le cadeau de mes 17 ans offert par ma meilleure amie, en 2017. Elle avait économisé pour acheter deux pass, on était venues de Paris et on avait dormi chez l’habitant, à Carhaix. C’était un très beau cadeau et un super voyage. On avait notamment vu Justice, qui reste le meilleur concert que je n’ai jamais vu de ma vie, alors que je ne suis pas fan du groupe. J’ai eu une fausse joie avec les Vieilles Charrues quand mon précédent tourneur m’a dit que j’y jouerais, et ce ne fut pas le cas. Je suis trop contente de pouvoir y participer cette année !
Au-delà des Vieilles Charrues, qu’est-ce que la Bretagne représente pour vous ?
C’est une région que j’aime beaucoup. J’ai longtemps été avec un Breton et je considère aujourd’hui certaines personnes y habitant comme faisant partie de ma famille. J’avoue que je préfère la côte nord de la région. En tout cas, je suis trop heureuse d’y venir jouer !