En visite d’Etat au Royaume-Uni, Emmanuel Macron a appelé ce mardi à une coopération renforcée entre la France et la Grande-Bretagne pour défendre l’ordre mondial issu de 1945, en particulier face à la guerre en Ukraine. Devant les deux chambres du Parlement britannique, il a exhorté les deux nations à « travailler ensemble » pour un multilatéralisme efficace, assurant que « notre alliance peut faire toute la différence ».
Dans un discours en anglais salué par de longs applaudissements, il a dénoncé « la résurgence des pulsions impériales » et promis que Français et Britanniques « n’abandonneront jamais l’Ukraine ». « Nous nous battrons jusqu’à la dernière minute pour un cessez-le-feu et une paix durable, car c’est notre sécurité qui est en jeu », a-t-il dit. Il a aussi salué les efforts de Keir Starmer pour rétablir la confiance avec l’Union européenne, regrettant le Brexit tout en affirmant le « respecter ».
Clins d’œil, culture et symboles partagés
Entre solennité diplomatique et humour britannique, Emmanuel Macron a lancé : « Nous adorons la monarchie, surtout lorsqu’elle n’est pas chez nous », provoquant les rires de l’assemblée. En écho, le président de la Chambre des communes a conclu : « Vive la France ».
Le président français a aussi annoncé que la célèbre tapisserie de Bayeux sera prêtée au British Museum entre 2026 et 2027. En échange, la France recevra des pièces historiques britanniques issues notamment du trésor de Sutton Hoo.
Réchauffement diplomatique et coopération renforcée
Accueilli avec les honneurs à Windsor par le roi Charles III et la reine Camilla, Emmanuel Macron a participé à une cérémonie militaire et à un déjeuner en présence du prince William et de son épouse Kate. Cette visite d’Etat, la première d’un président français depuis 2008, s’inscrit dans un climat diplomatique plus apaisé depuis l’arrivée au pouvoir de Keir Starmer. La guerre en Ukraine a contribué à rapprocher les deux puissances, toutes deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et dotées de l’arme nucléaire.
Nos informations sur le Royaume-Uni
Un sommet bilatéral prévu jeudi doit acter des avancées concrètes dans la coopération sur la défense et la lutte contre l’immigration clandestine. Le Royaume-Uni espère une implication française accrue, alors que les arrivées illégales par la Manche ont dépassé les 21.000 depuis janvier. Sur le plan économique, l’Elysée a confirmé la participation d’EDF à hauteur de 12,5 % dans la future centrale nucléaire britannique de Sizewell C, symbole d’un partenariat stratégique relancé.