Face à un mouvement de grève récurrent les week-ends, la municipalité a trouvé une solution controversée en faisant appel au secteur privé. Depuis le début de l’été, la piscine Raymond-Sommet, seul équipement aquatique municipal ouvert à Saint-Étienne, fait l’objet d’un préavis de grève récurrent durant les week-ends. Cette mobilisation des agents d’hygiène, totale selon la CGT qui évoque « 100 % » de grévistes, menace régulièrement l’accès aux bassins pour les usagers.

Le week-end précédent avait déjà vu la fermeture complète de l’établissement, privant les Stéphanois de leur unique possibilité de baignade municipale. Cette situation particulièrement frustrante en période de forte chaleur pousse la municipalité à rechercher des solutions alternatives.

Le recours au privé pour maintenir l’ouverture

Samedi 5 juillet, la Ville a innové en faisant appel à une entreprise privée pour pallier l’absence des agents grévistes. Trois personnes externes ont rejoint l’équipe réduite présente sur site, permettant d’éviter une nouvelle fermeture totale de l’équipement.Une ouverture adaptée aux moyens disponibles

Les effectifs réduits ont contraint la direction à repenser l’organisation quotidienne de l’établissement. Plutôt que de fermer complètement, les responsables ont opté pour une ouverture séquencée adaptée aux différents publics fréquentant la piscine.

Cette approche pragmatique a permis de maintenir l’accès aux bassins tout en respectant les contraintes de sécurité et de surveillance imposées par la réglementation. Elle illustre également la capacité d’adaptation des services publics face aux difficultés exceptionnelles.

Un planning matinal pour les nageurs sportifs

Le matin, de 10 à 14 heures, seuls les bassins intérieurs ont accueilli les usagers. Cette tranche horaire correspond aux habitudes des nageurs réguliers, souvent plus nombreux en matinée et privilégiant les bassins couverts pour leurs séances d’entraînement ou de loisir sportif.

L’après-midi réservé aux familles et aux bassins extérieurs

L’après-midi, de 14h30 à 20 heures, la stratégie s’est inversée. Les bassins extérieurs ont pris le relais, fermant l’accès aux espaces intérieurs. Cette organisation privilégie les familles avec enfants qui apprécient particulièrement les jeux autour des bassins en plein air. Le dimanche, l’établissement a retrouvé un fonctionnement normal avec une ouverture complète en deux créneaux : 10h-14h et 14h30-20h. Cette normalisation temporaire illustre le caractère intermittent du mouvement de grève, concentré sur certains moments de la semaine.Des conseils pratiques pour les usagers

Face à cette instabilité, la direction recommande aux usagers de contacter l’établissement avant tout déplacement durant les week-ends. Cette précaution permet d’éviter les déceptions et les déplacements inutiles en cas de fermeture ou de restrictions d’accès.

Sollicitée pour commenter la situation, la municipalité a choisi de ne faire « aucun commentaire » sur le mouvement social en cours. Cette discrétion peut s’interpréter comme une volonté de ne pas envenimer la situation ou comme une stratégie de communication visant à ne pas donner d’écho supplémentaire aux revendications.

Le recours au secteur privé pour remplacer des agents grévistes soulève des questions sur l’évolution des services publics et les méthodes de gestion des conflits sociaux. Si cette solution permet de maintenir l’ouverture, elle questionne également les conditions de travail et les revendications à l’origine du mouvement.