Le projet aura mis des années à se concrétiser. En ce début d’été, il en est encore aux fondations. A deux pas de la gare de Rennes, creusé le long des rails de chemin de fer, un imposant trou béant vient rappeler l’ampleur du chantier. Annoncée en grande pompe en 2018, la construction du futur siège social de Samsic est enfin entrée dans sa phase visible.
Promise pour la fin 2023, la livraison n’aura pas lieu avant 2027 pour le siège et 2028 voire 2029 pour les autres bâtiments. La faute à une cascade d’événements : la pandémie de Covid-19, la flambée des taux d’intérêt et la hausse des coûts de construction. Résultat : la fameuse tour de près de 100 mètres voulue par Samsic a été rabotée. « On a enlevé un tiers de l’immeuble », reconnaît Thierry Geffroy, patron du groupe. L’immeuble ne fera pas 28 étages, mais 17, pour le plus grand plaisir de bon nombre de riverains, inquiets de voir une telle construction toiser leur jardinet.
Se rapprocher de Paris
Mais ce n’est pas cette tour qui accueillera le siège du groupe international. « Il n’y a jamais eu de tour Samsic. Le bâtiment qui accueillera le siège, il a toujours été dimensionné autour de huit ou neuf étages », assure Olivier Robin, directeur de For Immo, la société de promotion immobilière de Samsic. Les 750 salariés aujourd’hui basés à Cesson-Sévigné devraient emménager dans leurs nouveaux locaux à l’été 2027 et profiter de ces deux bâtiments lumineux situés à deux pas de la gare et réunis par un atrium. « Il faut encore que l’on fasse preuve de pédagogie auprès de certains salariés, mais on sera très bien ici. On se rapproche de Paris, on se rapproche de l’international », assure Thierry Geffroy.
Le gendre du fondateur Christian Roulleau est aujourd’hui à la tête d’un véritable empire du service aux entreprises. Fondé à Rennes en 1986, le groupe qui sponsorise le Stade Rennais fait aujourd’hui travailler plus de 140.000 personnes pour un chiffre d’affaires de 4,3 milliards d’euros. Un montant qui a été multiplié par deux en cinq ans, sous l’effet de nombreuses acquisitions à l’international. « Le groupe vit bien », dirait un entraîneur de football. Mais ça n’a pas toujours été le cas.
« Il y a eu des discussions musclées »
A entendre les différents protagonistes, on comprend rapidement que le maintien de Samsic dans la capitale bretonne était loin d’être acquis il y a encore quelques années. « C’était chaleureux mais chaud », raconte le fondateur de Samsic au sujet des premiers échanges avec Nathalie Appéré. Tout ça s’était passé autour d’un ou deux cafés dans le wagon bar du TGV reliant Rennes à Paris, après l’élection de la maire socialiste en 2014. « Oui, il y a eu des discussions musclées. Mais le choix de Samsic de rester à Rennes montre que l’on peut conquérir le monde depuis la Bretagne », se félicite Nathalie Appéré.
L’ensemble des deux îlots devrait être achevé d’ici 2028 dans le quartier Euro Rennes. Et oui, la petite maison abandonnée qui servait de poste de douane et située juste à côté sera conservée.