Par
Antoine Blanchet
Publié le
9 juil. 2025 à 8h32
Une nouvelle épreuve pour les 17 jeunes femmes qui avaient déposé plainte. Selon nos informations, Salim Berrada, tristement surnommé le « violeur de Tinder », sera jugé en appel à partir du 16 septembre prochain au sein de la cour d’assises de Créteil (Val-de-Marne). Il comparaîtra en seconde instance pour le viol de 17 femmes. Lors de la première audience devant la cour criminelle de Paris, il avait été condamné à 18 ans de réclusion criminelle.
Une industrialisation du viol
Salim Berrada est accusé d’avoir mis au point une véritable machine à violer. Via un tableau Excel rempli de phrases pré-rédigées, il alpaguait des jeunes femmes sur les applications de rencontre et les réseaux sociaux. Il proposait à ses interlocutrices de venir chez lui pour réaliser un shooting photo.
Sur place, les jeunes femmes avaient décrit aux juges un lieu sale où le photographe, avenant, leur proposait de boire un shot de vodka mélangée à du caramel. Plusieurs victimes affirment avoir ressenti des vertiges après avoir bu ces verres d’alcool, laissant penser à de la soumission chimique. Toutes accusent Salim Berrada de s’être jeté sur elles et d’avoir imposé des actes sexuels.
L’accusé avait tout nié en bloc
Lors de la première audience, qui s’était tenue en mars 2024, l’accusé avait vigoureusement démenti toute violence sexuelle. Se décrivant comme un « addict en séduction », il avait tout au plus reconnu une certaine « goujaterie ». Les nombreuses plaintes contre lui ne seraient, selon ses dires, qu’une cabale façonnée par d’anciennes conquêtes éconduites et vengeresses. “C’est une défense honteuse et pitoyable. Il refuse de se regarder dans le miroir de la réalité que tout le monde lui tend. Il y a une absence d’empathie”, s’était énervée une avocate des parties civiles dans sa plaidoirie.
À l’inverse, les 17 victimes avaient livré à la cour criminelle des récits bouleversants, où d’importants traumatismes étaient encore présents, des années après les faits. « Ces femmes, vous les avez 17 fois rabaissées, 17 fois flétries par vos mensonges. Regardez-les. Contemplez votre œuvre, ce champ de ruine ! », avait fustigé l’avocat général Philippe Courroye dans son réquisitoire. Une peine de 19 ans avait été demandée par le ministère public. La cour criminelle avait réduit cette peine d’une année.
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