Traduit par
Anne SCHILLING
Publié le
9 juillet 2025
Il existe une certaine idée de Paris, celle d’une ville vouée à l’art, à l’excellence et à l’émancipation élégante des femmes, qui a inspiré cette saison le dernier défilé haute couture spectaculaire de Stéphane Rolland dans la capitale française.
Voir le défiléStéphane Rolland – Automne-Hiver 2025 – 2026 – Haute Couture – France – Paris – ©Launchmetrics/spotlight
Intitulée « Argument », la collection a été imaginée comme une rencontre entre la ballerine Ida Rubinstein et le compositeur Maurice Ravel. Le résultat est une fusion hispano-arabe qui mêle formes cubiques, détails baroques et style sensuel.
Stéphane Rolland crée des vêtements haute couture avec beaucoup d’enthousiasme, et jamais autant que cette saison, où son défilé s’est tenu au théâtre des Champs-Élysées, qui, comme son nom ne l’indique pas, se trouve sur la plus prestigieuse avenue de luxe de la capitale, l’avenue Montaigne. L’artère sur laquelle se trouvent notamment le siège de Dior, l’appartement de Marlene Dietrich et le somptueux hôtel Plaza Athénée. C’est dans ce théâtre que Stravinsky a joué pour la première fois Le Sacre du printemps et que Karl Lagerfeld a présenté le premier défilé « haute fourrure » de Fendi.
Rolland s’est approprié l’espace Art déco, invitant la cheffe d’orchestre Zahia Ziouani et l’Orchestre Divertimento à venir interpréter le Boléro de Ravel, synchronisé avec le défilé. Mais la muse de la collection était assurément Ida Rubinstein. Issue d’une famille aisée, elle a fui la Russie pour devenir une danseuse étoile des Ballets russes et une icône de la Belle Époque. En 1938, elle a dû quitter son Paris bien-aimé pour se réfugier à Londres en raison de l’antisémitisme et de la guerre imminente.
La sensualité légendaire d’Ida et ses poses théâtrales ont été mises en valeur dans des vêtements majestueux: des blazers à la coupe carrée à des jupes crayon ou à des robes en jersey agrémentées d’énormes cols royaux, aux robes de cocktail asymétriques signées Stéphane et surmontées d’immenses manches gigot, en passant par des combinaisons smoking impeccables aux manches tulipe. Le tout rehaussé de broches en cristal, de boucles, de passepoils et de mini-couvre-chefs.
Voir le défiléStéphane Rolland – Automne-Hiver 2025 – 2026 – Haute Couture – France – Paris – ©Launchmetrics/spotlight
Pour la soirée, Stéphane Rolland a fait sensation avec une série de robes de soirée en crêpe rouge sensuelles, aux formes sculpturales dignes du sculpteur Constantin Brâncuşi.
Rolland reste un créateur indépendant sans investisseur fortuné, et son talent pour créer des images puissantes à partir de ressources limitées s’inscrit également dans la riche tradition artistique parisienne. Comme aujourd’hui, lorsqu’il a projeté d’énormes images de métronomes sur les rideaux de la scène dans une ouverture digne de Man Ray. Plus tard, alors que les mannequins commençaient à se rassembler sur la scène, il a projeté en arrière-plan des vidéos en noir et blanc des années 1930 montrant des machines à coudre et des fuseaux.
L’ambiance a atteint son apogée avec le Boléro de Ravel, lorsque des mannequins aux silhouettes sculpturales sont apparues dans de longues jupes en gazar, surmontées de vestes boléro brodées d’or et de cristal.
Stéphane Rolland a été accueilli par un tonnerre d’applaudissements lorsqu’il est venu saluer le public, récompensé à juste titre par une ovation debout pour avoir respecté le devoir des artistes à Paris. Et en termes de mode, il perpétue une tradition qui perdure depuis le Roi-Soleil.
Ashi Studio : un style salon subtil et raffiné
Les couturiers ont beau venir des quatre coins du monde, une fois installés à Paris, les mystères de la ville finissent presque inévitablement par nourrir leurs créations, comme ce fut le cas lors du défilé raffiné d’Ashi Studio, un mardi soir à l’atmosphère étouffante.
Voir le défiléAshi Studio – Automne-Hiver 2025 – 2026 – Haute Couture – France – Paris – ©Launchmetrics/spotlight
Cette saison, Ashi, d’origine saoudienne, a puisé son inspiration dans les marchés aux puces de Paris, même si la véritable source était une évocation suggestive de la haute couture parisienne.
Parfois, le défilé ressemblait un peu à un cours de mode, Ashi étant déterminé à montrer que son atelier était capable d’égaler n’importe quelle grande maison parisienne. Un cours qu’il a réussi avec brio, qu’il s’agisse de la remarquable robe en paillettes argentées sur laquelle voletaient de petits oiseaux brodés ou des deux singes espiègles escaladant un corset en cuir.
On retrouvait des références à d’autres grands couturiers – Galliano, McQueen et Gaultier – mais toujours très clairement revisitées dans le style particulier d’Ashi. Ce défilé ne comportait aucun plagiat. Pas plus dans la superbe robe bustier blanche à longue traîne que dans la magnifique robe en dentelle écrue de style Restauration aux manches tulipe.
Voir le défiléAshi Studio – Automne-Hiver 2025 – 2026 – Haute Couture – France – Paris – ©Launchmetrics/spotlight
Le manteau en soie beige d’Ashi orné de micro plumes était superbe également. Mention spéciale pour la somptueuse robe corset à découpes, dotée d’une traîne décorée de baleines ondulantes.
Mise en scène avec subtilité dans un immeuble haussmannien en forme triangulaire du XVIe arrondissement, dans le style classique des salons, avec un tapis écru et des poufs assortis pour les sièges, l’ambiance évoquait un événement parisien par excellence. Ce qui était surprenant, car Ashi s’est fait un nom en évoquant la rudesse du désert et la topographie brute de sa terre natale.
Mais c’est aussi une excellente nouvelle, car ce défilé a permis à Ashi de se démarquer comme un couturier déterminé à ne pas se reposer sur ses lauriers, pour continuer au contraire à expérimenter et à élargir tout le spectre de sa créativité.
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