Dès son arrivée, les tabloïds n’avaient d’yeux que pour elle. En couverture de tous les quotidiens, une avalanche de superlatifs, des éloges sans fin : la « Carlamania » était lancée. À ses côtés, son époux présidentiel paraissait presque en retrait. Vêtue d’un ensemble gris souris signé Christian Dior, l’ex-mannequin au port altier avait instantanément charmé les Britanniques, certains allant jusqu’à la comparer à Lady Diana et Jackie Kennedy. Mais il semblait que Carla Bruni avait ce petit quelque chose en plus. Un supplément de mystère. Une élégance peut-être plus feutrée, mais tout aussi redoutable.

Et elle savait exactement ce qu’elle faisait. « Je savais que la reine aimait que l’on porte un chapeau, des gants, du noir ou du blanc, mais aussi que ce n’était pas une obligation. Alors j’ai mis une tenue grise, des gants et un chapeau. Et ça avait été remarqué, je crois. La France est tout de même le pays de l’élégance », confiait-elle au Parisien en juin 2022.

Carla Bruni et le prince Philip.Anwar Hussein

Le Daily Mirror, conquis, écrivait même dans un éditorial que Nicolas Sarkozy pouvait revenir… « à condition qu’il soit accompagné de son épouse Carla ». Le Daily Mail, tout aussi enthousiaste, la décrivait comme une « First Lady du chic » et affirmait qu’elle était « le seul sujet de conversation » lors de la visite, lui consacrant pas moins de six pages, en plus de sa Une.

Le Daily Telegraph, quant à lui, tranchait : « Si nous devions être séduits par quelqu’un, nous voudrions l’être par elle. » En une, encore. Et cette phrase qui résumait l’ambiance générale : « Sarkozy essaie de nous séduire, mais nous aimons Carla. »

Les clichés de la Franco-Italienne – plus d’une soixantaine au total – éclipsaient totalement les analyses politiques. La presse britannique semblait unanime : la vraie star de cette visite d’État, ce n’était pas le président, mais bien sa femme. L’Independent résumait l’impression générale d’un trait piquant : « M. Sarkozy a beau se présenter comme un président visionnaire… c’est sa femme qui a les yeux tournés vers l’avenir. »

Son parfait ensemble Dior avait tant marqué les esprits que la chanteuse avait décidé de l’arborer de nouveau à l’occasion d’une cérémonie tout aussi exceptionnelle : la soirée de réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 7 décembre 2024. À quelques détails près cependant. Si la ceinture autour de sa taille est restée noire, elle avait remplacé son sac à main par un grand Lady Dior, ajouté une paire de collant effet dentelle noir et ôté son tambourin gris.