Ironie du sort (pour ceux qui ont encore la chance de croire au hasard !), la décision est tombée mardi, en fin de journée, dans la boîte mail du président de la SASP Hervé Alt, quelques heures, seulement, avant une Assemblée générale ordinaire censée sceller l’augmentation de capital… la plus « capitale » de l’histoire du Nancy Handball. Potentiellement l’opération de la dernière chance ! Un peu comme si le jury d’appel de la Fédération Française de Handball, informé de la tenue de la réunion, avait voulu délivrer aux dirigeants lorrains un message : trop tard, Messieurs dames. Trop tard pour bien faire. Trop tard pour passer l’éponge sur des mois et des années d’opacité et de dérapages budgétaires…

Car, au-delà du « trou » (de 375.000 €) qu’aurait pu permettre de résorber – à hauteur de 60 % ou presque – ce nouvel effort des actionnaires (en cas de succès de cette nouvelle mise au pot), c’est plus généralement la confiance de la commission dans la capacité de la SASP à rebondir qui semble aujourd’hui posée.

Une trésorerie jugée « très fragile »

Si le « jury », pour reprendre ses termes, ne « remet pas en cause le travail entrepris par le club », il émet en revanche « des doutes quant à la réalisation du budget sur les recettes annexes et les partenariats privés ». Le document précise par ailleurs « qu’au-delà des produits, la situation de (la) trésorerie (du club lui) semble très fragile et conditionnée à de nombreuses hypothèses » : comme « la réalisation et le versement de l’augmentation de capital du 8 juillet 2025 (Ndlr. D’un montant prévu aux alentours des 89.000 €) », que la commission se plaît à citer… après l’avoir, comme on l’a vu, court-circuitée !

Entre « incertitudes » et engagements « non sécurisés », cette dernière pointe notamment au détour d’un paragraphe l’ultra-dépendance du club à son principal partenaire NOVAMUT (380.000 € la saison passée, soit plus de 50 % des partenariats budgétés), anticipant, en filigrane, les conséquences d’un non « renouvellement » de bail pour l’ancien « mauvais élève » (comme l’a lui même qualifié son avocat-conseil). Un ancien « mauvais élève » par ailleurs condamné à traîner quelques boulets, à l’image de ses dettes fiscales et sociales (remontant pour certaines à 2019 !) pour un montant total assez pharaonique de 565.000 € dont il a heureusement obtenu l’étalement sur trois ans (jusqu’en février 2028).

Déjà sévère, la situation est – quoi qu’il en soit – devenue critique pour le NH, dont les derniers espoirs reposent désormais sur une conciliation avec la FFHB par le truchement du CNOSF… que le club lorrain a décidé de saisir. En désespoir de cause.