Pour cette 13ème édition de la Biennale internationale du design, intitulée ressource(s), présager demain, les organisateurs avaient pour mission de renouer avec l’esprit des premières éditions, en proposant une biennale davantage accessible, festive et recentrée autour de l’objet… le tout avec un budget amputé de 1,2 million d’euros. Ce mercredi 9 juillet, l’équipe a dressé un premier bilan de ce cru 2025.
Les organisateurs ont dressé un premier bilan de cette Biennale 2025, ce mercredi 9 juillet. ©JT/ If Saint-Etienne.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette biennale était attendue… au tournant. Après le flop de l’édition précédente et le scandale autour de la condamnation de Thierry Mandon, ex-directeur général de la Cité du design, l’équipe en place devait renouer avec le grand public, en particulier stéphanois, et créer l’événement. Le tout, avec un budget dédié de 2,8 millions d’euros, soit 1,2 million d’euros de moins qu’en 2022.
Cette « Biennale de la dernière chance » a commencé par retrouver son format d’antan, sur six semaines, puisque la tentative de l’édition précédente d’organiser l’événement sur quatre mois n’avait pas été concluante. Puis, elle a enrichi son programme, notamment grâce à Biennale en fête, pensé par les équipes de Saint-Etienne Métropole et visant à proposer, chaque week-end pendant six semaines, des animations en plein air entre la Cité du design et les Halles Barrouin. Parmi elles, une fête foraine loufoque, un marché de créateurs, un défilé de mode, ou encore un vide-dressing.
71 900 visiteurs
« Nous sommes très satisfaits de cette édition, a déclaré Marc Chassaubéné, adjoint chargé de la Culture à la Ville, et à Saint-Etienne Métropole, également président de la Cité du design. Nous avons rempli la mission que l’on s’était fixée. Celle d’avoir une biennale d’objets, consacrée à la production de design, aux designers ». Au total, 450 œuvres étaient présentées au public, représentant 275 designers au total. Côté fréquentation, on peut considérer qu’elle est stable, même s’il est difficile de connaître le nombre de visiteurs payants. Par ailleurs, Biennale en fête semble avoir fait mouche…
Ainsi, cette année, ils étaient 71 900 visiteurs. Parmi eux, 37 600 ont assisté aux expositions, 32 400 à Biennale en fête, et 1 900 participaient à des événements professionnels. Les expositions en écho, quant à elles, ont comptabilisé 15 700 personnes. « Presque autant que la biennale précédente qui était sur quatre mois », ajoute le président de la Cité du design. En effet, en 2022, si l’audience totale affichée se montait à plus de 260 000 visiteurs, le site même de la Cité du design avait lui, accueilli 74 200 personnes. Cette édition est donc meilleure, mais tous les visiteurs ont-ils acheté leur entrée ?
©JT/ If Saint-Etienne.
33 % de visiteurs du territoire
Impossible de le savoir pour l’heure. « C’est difficile à évaluer et nous ne sommes pas partis sur ce calcul, car l’entrée est gratuite pour les moins de 26 ans, précise Marc Chassaubéné, qui promet un bilan comptable plus détaillé à la rentrée. Pour vous donner une idée, la fréquentation de cette édition représente celle du Musée d’art moderne et contemporain sur un an. Pour cette biennale, la recette de la billetterie n’était pas un enjeu et, sans trop nous avancer, on peut déjà dire que cette édition sera à l’équilibre financièrement, voire bénéficiaire ».
Parmi les près de 72 000 visiteurs cette année, 33 % étaient issus de la Métropole, 60 % de la région, et 41 % d’autres territoires français. Toujours chez les visiteurs, mais étrangers, 48 pays étaient représentés cette année, contre 32 en 2022. Quoiqu’il en soit, une chose est sûre pour les organisateurs : « Il faudra continuer dans cette idée de faire une grande place à la jeunesse, ainsi qu’à un public non spécialiste », estime Eric Jourdan, directeur de l’EPCC Cité du design. Pour l’heure, certaines expos jouent les prolongations.
Trois expositions se poursuivent
C’est le cas de En relief, créer en Arménie, consacrée à la richesse des savoir-faire locaux du pays en matière de design, mais aussi de l’exposition Qui êtes-vous Raymond Guidot, en hommage au designer français, et de I hear voices, l’installation sonore et immersive au cœur de la Platine. Toutes seront de nouveau accessibles à partir du 17 juillet, et jusqu’au 21 septembre.
Sur l’ensemble des chiffres communiqués, il semble que Biennale en fête ne soit pas étrangère à la fréquentation de cette année. « Nous avons été chargés d’organiser ces événements en cinq mois, a rappelé Fabien Romezin, directeur événementiel de Saint-Etienne Métropole. Ce sont les mêmes équipes qui avaient organisé les événements pour la Coupe du monde de rugby, ou encore les JO ». Reste à attendre les chiffres affinés de septembre pour en savoir davantage et s’assurer qu’il y aura une biennale 2027.