Par

Adrien Filoche

Publié le

9 juil. 2025 à 20h52

Elle a terminé sa course à quelques centimètres du broyeur à déchets. Le mardi 1ᵉʳ juillet 2025, en fin de matinée, une tortue de terre a été découverte à Grand-Quevilly (Seine-Maritime), près de Rouen, au centre de tri du Smédar (Syndicat mixte d’élimination des déchets de l’arrondissement de Rouen). Le pauvre animal, visiblement jeté à la poubelle par une personne peu scrupuleuse, a été retrouvé vivant par un agent de tri au milieu des déchets.

« À 10 centimètres du broyeur à déchets »

La tortue, qui a survécu à un long périple après avoir suivi les différentes étapes de tri des déchets, est une véritable miraculée. Lorsqu’elle a été découverte, elle se trouvait au bout de la chaîne de tri, « à 10 centimètres du broyeur », relate Julien Dupont, responsable du centre de tri. Et de préciser : « Elle n’est ni pucée, ni déclarée. On ne peut pas retrouver son propriétaire. »

C’est Jean-Pierre, un agent de tri, qui l’a aperçu par hasard en soulevant un carton, lui donnant donc le nom de Pierrette. Lorsqu’elle a été découverte, la tortue se trouvait dans un piteux état, ensanglantée et stressée.

Finalement, Jeanne, une collègue, s’est proposée pour l’accueillir et la soigner chez elle. L’agent l’a récupérée dès le mardi. « Ça m’a paru comme une évidence. Elle était en mauvais état, il fallait que quelqu’un s’en occupe », appuie Jeanne en souriant.

Une fracture à la carapace

Le mercredi suivant, Jeanne s’est rendue chez une vétérinaire à Petit-Quevilly. L’animal est diagnostiqué d’une fracture sur la carapace et de nombreux hématomes sont constatés. « Après tout ce qu’elle a vécu, c’est une miraculée », souligne Jeanne.

Elle est vaillante, elle gambade. Ça se voit, elle est habituée aux humains.

Jeanne,
l’employée qui a recueilli la tortue

Chez elle, l’employée du Smédar a aménagé une boîte à chaussures pour cette petite tortue d’environ 25 centimètres. « Il faut lui faire deux bains par jour à 30°C pour qu’elle se réhydrate. Je lui mets de la bétadine sur ses plaies et elle prend des antibiotiques », souligne Jeanne.

Cliquez ici pour visualiser le contenu

Dès la publication sur Facebook qui relate cette histoire, le Smédar a reçu de nombreuses sollicitations de personnes justifiant que Pierrette était en réalité leur tortue et qu’elle était égarée. « Ce genre de tortue, c’est très recherché, il faut faire attention », précise la communication du Smédar.

Des animaux régulièrement retrouvés dans les déchets

Ce n’est pas la première fois que des agents du Smédar retrouvent des animaux (morts ou vivants) dans les poubelles. Il y a plusieurs années, des chatons avaient notamment été découverts. En 2024, c’est une lapine qui avait terminé sa course au milieu des déchets. Plus récemment encore, une carcasse de mouton. « Des animaux dans les poubelles, il y en a malheureusement régulièrement », alerte le Smédar. Et d’insister : « Déposer un animal vivant dans une poubelle ? C’est impensable et inacceptable. Seuls les emballages, les papiers et les cartons sont à déposer dans votre bac ou sac jaune. »

Pour l’heure, la priorité est de s’assurer de la convalescence de l’animal et de la remettre sur pied. Enfin sur patte.

Suivez l’actualité de Rouen sur notre chaîne WhatsApp et sur notre compte TikTok

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.