Publié le
9 juil. 2025 à 20h30
La plus vieille course cycliste de haut niveau amateur (Open 1-2-3) de l’Eure est menacée.
Cette année, la 78e Rouen-Gisors, prévue dimanche 31 août 2025, pourrait ne pas se tenir.
« L’application bête et méchante d’un texte de loi interdit l’organisation de manifestation sportive empruntant les routes à grande fréquentation. Nous ne pourrons donc pas couper la RD 6014 à Écouis comme nous le faisons depuis de longues années ».
Pascal Cambour, président de la section cycliste de l’Entente Gisorsienne
Il déplore une « perte pour le sport, pour la Région, le Département et la Ville de Gisors » qui se retrouvent privés d’un « spectacle gratuit ».
Depuis sa première édition en 1947, la course, qui se tient lors des fêtes de la Libération, a eu lieu sans discontinuer peu importe les circonstances.
Vidéos : en ce moment sur Actu« Une décision prise dans un bureau parisien »
« On a même obtenu les autorisations l’année du Covid. La Rouen-Gisors fait partie du patrimoine. Chaque année, une centaine de coureurs prend le départ. En 77 éditions, plusieurs milliers de cyclistes y ont pris part. Certains ont pu faire une carrière », appuie Pascal Cambour en pensant notamment à Alexis Gougeard qui a remporté une étape sur le Tour d’Espagne en 2015.
Voir l’épreuve qui traverse habituellement 33 communes annulée cette année serait donc un crève-cœur pour l’organisateur.
« Surtout pour un truc aussi bête. Il s’agit d’un décret qui existe depuis 2009 et pour lequel nous obtenons chaque année une dérogation. »
Une dérogation accordée d’autant plus facilement en temps normal que Pascal Cambour et ses collègues font tout pour gêner le moins possible.
« Il s’agit simplement d’une traversée de l’ancienne nationale. Les coureurs passent en moins de cinq minutes en fin de matinée. Cela n’a jamais occasionné de bouchons. »
L’organisateur déplore donc une « décision prise dans un bureau parisien » sans concertation avec l’échelon local.
« La gendarmerie ou le préfet ne peuvent-ils pas prendre ce genre de décision ? », s’interroge Pascal Cambour.
« Monter une telle course demande beaucoup de temps et beaucoup d’énergie aux bénévoles », poursuit-il.
La survie de la course en jeu
Désormais, avec son équipe, Pascal Cambour cherche des solutions pour tenter de maintenir la course à tout prix.
« On a vu ailleurs des courses similaires à la nôtre s’arrêter pour ne plus jamais repartir. Et nous, on ne veut pas que la Rouen-Gisors meurt. »
Alors que la Grande Boucle s’apprête à traverser notre secteur entre Bézu-la-Forêt et Romilly-sur-Andelle, mardi 8 juillet, Pascal Cambour s’inquiète pour le cyclisme.
« Dans quelques années, s’il n’y a plus de courses comme la Rouen-Gisors qui font vivre la passion du vélo, que se passera-t-il ? Je souhaite bonne chance aux organisateurs du Tour de France pour constituer leur peloton ».
Celui de l’édition 2025 a pour l’heure bien traversé le secteur des Andelys ce mardi 8 juillet 2025, obtenant pour sa part toutes les autorisations nécessaires.
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