Une fois prise la décision de faire un enfant, Charline et son conjoint ont commencé à élaborer leurs plans. Dans un monde idéal et conformément à leurs schémas familiaux, elle en voulait deux, lui trois. Le couple découvre ainsi la parentalité l’année dernière et, par la même occasion, «la fatigue, la vie sociale qui se réduit, la course le matin pour le déposer à la crèche…» Confrontés à la charge parentale, leurs certitudes s’envolent. «On arrive à plutôt bien se relayer, l’équilibre est à peu près là et les moments difficiles sont occasionnels. Mais le but est qu’ils restent occasionnels. Avoir un deuxième enfant, c’est prendre le risque de multiplier ces épisodes négatifs», tranche la jeune femme de 34 ans. D’autant qu’après une grossesse, un accouchement puis un post-partum compliqués, elle n’est pour l’heure «pas prête à revivre la même chose».
Malgré ses certitudes, Charline dit ressentir une pointe de culpabilité pour son enfant. «A l’adolescence ou à l’âge adulte, le soutien d’un adelphe devient précieux. Avec ma sœur, on a par exemple beaucoup parlé des comportements problématiques de mes parents. Ce qui nous a aidées à entamer des thérapies. […] Mon fils aura toujours du soutien grâce à la famille et aux amis, mais ce ne sont pas des personnes qui auront partagé le quotidien du foyer familial», soulève-t-elle.