Image d’illustration chauve-souris
Crédit : CreativeNature_nl
Sous les beaux jours, attention, si vous vous baladez en forêt ou dans les grottes mayennaises et angevines, ne touchez pas les chauves-souris ! Message de prévention lancé par le centre antirabique du CHU de Nantes, service référent pour la région Pays de la Loire dans la lutte contre le virus de la rage. Entretien avec le Dr Morineau Le Houssine, médecin référent du centre.
Dr Morineau Le Houssine, le centre antirabique du CHU Nantes lance un message d’alerte « Ne touchez pas aux chauves-souris », pourquoi ?
« La chauve-souris est un animal qui peut potentiellement est porteuse du virus de la rage et dans des cas exceptionnels peut transmettre ce virus, via une morsure, une griffure, ou un léchage sur peau lésé ou une muqueuse. Voilà pourquoi, il ne faut surtout pas toucher les chauves-souris. Et par ailleurs, c’est une espèce protégée de la faune sauvage et donc il ne faut pas la manipuler, ni la tuer. »
En cas de morsure ou de griffure, quels sont les symptômes pour détecter une infection au virus de la rage ?
« Si on pense qu’on a un contact avéré, il ne faut pas attendre les symptômes de la rage puisque c’est une maladie mortelle une fois qu’elle est déclarée. L’idée, c’est de proposer un traitement post-exposition dès qu’il y a un contact avéré. Dans ce cas-là, ce qu’on propose dans un premier temps, c’est que la personne lave bien la plaie à l’eau et au savon pendant 15 min, rince abondamment, applique un antiseptique, et ensuite contacte le centre antirabique en urgence. La personne laisse un message sur le répondeur et on le rappellera dans les 24h jusqu’à 72h maximum, pour lui proposer un rendez-vous et un traitement qui comprend une sérothérapie et des vaccins. Il faut compter 3 ou 4 rendez-vous au Centre. »
Pour les passionnés d’observation de chauve-souris, quelles sont les précautions à prendre ?
« Si on est passionné, la première chose, c’est de ne pas les toucher. Il y a des professionnels comme les chiroptérologues qui sont vaccinés en préventif. On peut être vacciné en préventif contre la rage. C’est un vaccin qu’on réalise en deux doses à 7 jours d’intervalles. Mais si on est passionné et amateur, le principal, c’est de ne pas les toucher, respecter leur habitat et n’avoir aucun contact avec les chauves-souris. »
Le virus de la rage est très présent dans la population de chauve-souris ?
« En France, c’est extrêmement faible. Il est de l’ordre de 2 à 4 % chez les chauves-souris qui sont sur notre territoire. Par contre, on est confronté à un autre virus de la rage qu’est hébergé pas des chauves-souris hématophages et qui elles résident en Guyane. Le risque reste assez exceptionnel en France. On reçoit d’ailleurs essentiellement des voyageurs qui vont revenir de pays où la rage existe chez les carnivores terrestres. Il faut savoir que dans le monde les cas de rage humaine sont souvent dûs aux mammifères terrestres, notamment le chien, mais aussi les chats et les singes. Pour l’exposition aux chauves-souris, on en reçoit au centre antirabique une dizaine, voire une vingtaine de personnes maximum par an qui auraient un contact avéré avec une chauve-souris.«
Si vous êtes mordus, griffés ou léchés par une chauve-souris, vous pouvez contacter le service du centre antirabique au 02 40 08 33 57. Par ailleurs, le centre informe que dans le cas où une chauve-souris est prisonnière dans une pièce de votre habitation, il est conseillé d’ouvrir les fenêtres, éteindre la lumière et quitter la pièce. « N’essayez pas de capturer ou de tuer une chauve-souris malade et ne touchez pas son cadavre. Tout cadavre de chauve-souris doit être signalé à un vétérinaire », précise le centre antirabique.