En trente ans, les exportations de farine de France ont diminué de 90 %. Un chiffre qui révèle un affaiblissement structurel de la filière meunière nationale. Pendant que l’Allemagne investit, modernise et exporte, l’Hexagone importe, se désindustrialise et s’enlise.
Il fut un temps – pas si lointain – où la France trônait fièrement au sommet du marché mondial de la farine. Aujourd’hui ? L’Hexagone importe massivement, principalement d’Allemagne, et son déficit commercial dans ce secteur atteint un niveau historique. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2024, la France n’a exporté que 214 000 tonnes de farine, contre 1,6 million en 1995, soit une chute de 90 % en trente ans. « Du rang de premier pays exportateur, la France est devenue un importateur net de farine depuis 2018 », alerte l’Association nationale de la meunerie française (ANMF). La dégringolade, loin d’être anecdotique, ne doit rien au hasard : manque d’investissements, vieillissement de l’outil industriel, et surtout, une concurrence allemande qui ne laisse plus de miettes.