LE POINT SUR LA SITUATION – Le mouvement islamiste palestinien fait état de négociations difficiles pour obtenir un cessez-le-feu, mais assure vouloir «surmonter les obstacles».

Donald Trump a intensifié la pression sur le premier ministre israélien lors d’une deuxième rencontre en 24 heures mardi 8 juillet. Israël a annoncé avoir lancé des opérations dans le sud du Liban. Le Figaro fait le point sur la situation. 

Le Hamas dit être d’accord pour libérer dix otages

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a annoncé mercredi soir avoir accepté de libérer dix otages dans le cadre de négociations indirectes avec Israël en vue d’une trêve à Gaza, assurant vouloir «surmonter les obstacles» en vue de parvenir à un accord malgré des discussions selon lui difficiles.


Passer la publicité

«Bien que les négociations […] demeurent difficiles en raison de l’intransigeance de l’occupation, nous continuons à travailler avec sérieux et dans un esprit positif avec les médiateurs [le Qatar et l’Egypte, NDLR] pour surmonter les obstacles», affirme le Hamas dans un communiqué. «Dans le souci de faire aboutir les efforts en cours, le mouvement a fait preuve de la souplesse nécessaire et a accepté de libérer de dix prisonniers», ajoute le communiqué.

Des «opérations spéciales et ciblées» dans le sud du Liban

L’armée israélienne a déclaré mercredi avoir lancé des «opérations spéciales et ciblées» dans le sud du Liban afin de démanteler des infrastructures appartenant au Hezbollah.

À la suite d’«informations des services de renseignement et à l’identification d’armes et d’infrastructures terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban, les soldats ont lancé des opérations spéciales et ciblées afin de les démanteler et d’empêcher le Hezbollah de se réimplanter dans la région», affirme un communiqué l’armée israélienne. Sollicitée par l’AFP pour confirmer qu’il s’agissait de la première opération terrestre de l’armée israélienne au Liban depuis le cessez-le-feu conclu en novembre 2024, l’armée n’a pas répondu dans l’immédiat.

Sollicitée par l’AFP pour confirmer qu’il s’agissait de la première opération terrestre de l’armée israélienne au Liban depuis le cessez-le-feu conclu en novembre 2024, l’armée n’a pas répondu dans l’immédiat. Plusieurs opérations sont décrites par l’armée israélienne, principalement la localisation et la confiscation d’armes «sur la crête de Jabal Blat» et dans «la région de Labbouneh», situés à deux à trois kilomètres de localités israéliennes de l’autre côté de la frontière.

L’armée israélienne dit avoir «créé les conditions pour faire avancer un accord»

Les opération militaires israéliennes dans la bande de Gaza ont «créé les conditions pour faire avancer un accord» de libération des otages, a déclaré mercredi soir le chef d’état-major de l’armée israélienne.


Passer la publicité

«Nous avons obtenu de nombreux résultats importants et significatifs, nous avons gravement affaibli les capacités militaires et gouvernementales du Hamas», a dit le lieutenant-général Eyal Zamir dans une déclaration télévisée. «Grâce à la puissance opérationnelle que nous avons produite, les conditions ont été créées pour faire avancer un accord de libération des otages dans le cadre d’une trêve à Gaza», a-t-il ajouté.

Trump annonce une nouvelle rencontre avec Netanyahou

Donald Trump et Benyamin Netanyahou se sont rencontrés pour la deuxième fois en 24 heures mardi, le président américain intensifiant la pression sur le Premier ministre israélien pour qu’il parvienne à un accord mettant fin à la «tragédie» de la guerre à Gaza.

Le retour de Benyamin Netanyahou à la Maison Blanche pour de nouvelles discussions est intervenu après que les médiateurs qataris ont prévenu qu’il faudrait du temps pour sceller un cessez-le-feu insaisissable entre Israël et le Hamas lors des pourparlers de Doha. L’émissaire spécial de Washington, Steve Witkoff, a pour sa part dit espérer un accord avant la fin de la semaine sur une trêve de 60 jours.

«Nous espérons qu’à la fin de la semaine, nous aurons un accord», avance Steve Witkoff

Le président américain avait annoncé qu’il recevrait une nouvelle fois mardi Benyamin Netanyahou, après un précédent entretien la veille. «Il va venir plus tard. Je dirais que nous allons parler presque exclusivement de Gaza. Il faut que l’on trouve une solution», avait-il déclaré. «C’est une tragédie. Et je veux trouver une solution, il veut trouver une solution et je pense que l’autre partie (le Hamas) le veut aussi», avait-il ajouté.

«Nous espérons qu’à la fin de la semaine, nous aurons un accord qui nous amènera à un cessez-le-feu de 60 jours», a dit Steve Witkoff, qui doit se rendre dans la semaine à Doha, selon la Maison-Blanche. «Dix otages vivants seront libérés. Neuf otages décédés seront restitués», a-t-il précisé.


Passer la publicité

Washington sanctionne la rapporteure spéciale de l’ONU pour les Territoires palestiniens

Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a annoncé mercredi que les États-Unis imposeront des sanctions à Francesca Albanese, la rapporteure spéciale de l’ONU pour les Territoires palestiniens à Genève.

Marco Rubio a mis en cause les «efforts illégitimes et honteux (de Francesca Albanese) visant à inciter la Cour pénale internationale à prendre des mesures contre des responsables, des entreprises et des dirigeants américains et israéliens », a-t-il écrit sur X.

29 morts à Gaza mardi

Après 21 mois de guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, la Défense civile de Gaza a annoncé que plusieurs frappes israéliennes avaient fait 29 morts mardi 8 juillet à travers le territoire palestinien.

Le Liban a annoncé pour sa part que trois personnes avaient été tuées mardi lors d’une frappe près de Tripoli qui, selon l’armée israélienne, visait un militant du Hamas. Il s’agit de la première frappe dans la région depuis le cessez-le-feu conclu en novembre avec le Hezbollah.

Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a indiqué que les négociateurs parlaient «séparément» avec les deux délégations présentes à Doha «pour établir un cadre pour les discussions». «Je peux dire qu’on a besoin de temps pour ça», a-t-il souligné. Lundi, Donald Trump avait écarté tout «blocage» et s’était dit convaincu que le Hamas était prêt à accepter un accord.

Une libération prochaine de dix otages ?

Les pourparlers, selon une source palestinienne proche des discussions, portent en particulier sur «les clauses relatives au retrait (israélien, NDLR) et à l’aide humanitaire» dont Gaza a un besoin vital. Lundi soir toutefois, Benyamin Netanyahou a affirmé qu’Israël conserverait «toujours» le contrôle de la sécurité à Gaza.

Selon des sources palestiniennes, les discussions se basent sur une proposition américaine comprenant une trêve de 60 jours, pendant laquelle le mouvement islamiste palestinien relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.

Sur 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne. Deux trêves, en novembre 2023 et début 2025, ont permis le retour des autres otages en échange de la libération de prisonniers palestiniens.