Pour la première fois, la commission de la Chambre des représentants dirigée par les Républicains a publié une vidéo d’un témoignage confidentiel, celui du Dr Kevin O’Connor, ancien médecin de la Maison-Blanche sous Joe Biden. Une décision inédite, sur fond d’interrogations croissantes autour de l’état de santé de l’ancien président des Etats-Unis, si souvent décrié par Donald Trump.

Dans cette séquence d’environ 21 minutes, diffusée mercredi, on voit le Dr Kevin O’Connor refuser de répondre à toutes les questions des enquêteurs. « Sur les conseils de mon avocat, je dois respectueusement refuser de répondre en invoquant le secret médical et le Cinquième amendement », déclare-t-il face aux membres de la commission. Son avocat, David Schertler, avait d’ailleurs évoqué dans un communiqué « l’obligation légale du médecin à préserver la confidentialité des échanges avec son patient ».

Des mystères autour de l’audition

Assigné à comparaître par le président républicain de la commission James Comer, Kevin O’Connor est au cœur d’une enquête sur la capacité de Joe Biden à exercer ses fonctions lors de ses derniers mois à la Maison-Blanche, et sur l’usage présumé d’un autopen [un stylo automatique] pour signer des documents officiels. Des soupçons que l’ancien président, aujourd’hui en retrait de la vie politique après avoir été diagnostiqué d’un cancer agressif de la prostate, a toujours fermement rejetés.

Selon ABC News et plusieurs médias américains, les moments « off the record » de la vidéo – signalés par un écran noir – n’ont pas été rendus publics, renforçant le mystère autour de l’audition. Pour James Comer, cette audition silencieuse « alimente encore davantage l’idée d’une dissimulation ».

D’autres collaborateurs aussi interrogés

L’enquête ne s’arrête pas là. D’autres anciens collaborateurs de Joe Biden ont déjà été interrogés, à l’image de Neera Tanden, ex-directrice du Conseil de politique intérieure de la Maison-Blanche. Interrogée fin juin, elle a nié toute tentative de dissimulation. D’autres auditions sont prévues dans les semaines à venir. A son arrivée et à son départ du Capitole mercredi, le Dr Kevin O’Connor n’a fait aucun commentaire. Selon le Département de la santé et des services sociaux, tout médecin s’exposant à la divulgation d’informations médicales confidentielles risque des poursuites civiles et pénales.

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Début mai, Joe Biden s’était exprimé dans l’émission The View sur ABC, réfutant avec vigueur les accusations de déclin cognitif : « Ils ont tort. Rien ne permet de soutenir ça », avait-il assuré. Jill Biden, également présente, avait elle aussi balayé les critiques : « Je n’ai pas créé une bulle autour de lui. Vous l’avez vu au Bureau ovale, faire des discours. Il ne se cachait pas quelque part », avait-elle lancé.