Honda est-il en train de caler dans son développement ? En début de saison, les pilotes de la marque, Johann Zarco en tête, sont redevenus des candidats réguliers au top 10 voire au top 5. La victoire de Zarco au Mans et sa deuxième place à Silverstone ont certes été rendues possibles par des circonstances particulières, mais elles sont venues couronner cette progression… qui s’est stoppée net par la suite.
Lors des trois derniers Grands Prix, on n’a vu aucun pilote Honda parmi les dix premiers en qualifications et en sprint, tandis qu’en course principale, le seul top 10 a été conquis par Joan Mir, septième au GP d’Aragón. Le Majorquin sent sa moto stagner depuis quelques courses et, s’il n’a « aucune idée » de quand elle évoluera, il ressent le besoin d’y apporter des nouveautés.
« J’espère rapidement parce que je sens que les autres constructeurs ont fait des progrès lors de ce test [sur le MotorLand Aragón] et pas nous », a expliqué Mir. « C’est la différence. Je sens que je n’ai pas les outils que j’avais en première partie de saison. Lors des premières courses, je sentais que je pouvais en faire plus. »
De son côté, Zarco a exprimé un véritable sentiment de régression à Assen. « Quand j’essaie de suivre les autres, j’ai l’impression de revenir sur la moto de l’an dernier », confiait le Français. « Je ne peux pas suivre, quel qu’en soit le prix. »
« On n’a pas la même moto depuis quelques courses », précisait-il le dimanche. « On n’a pas la même moto, le moteur a évolué et ça, ça peut créer un équilibre différent. Mais c’est un moteur qu’on a validé, et qui nous a apporté des dixièmes, donc il faut le prendre. »
Johann Zarco
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Pour Joan Mir, les récentes difficultés de Honda viennent surtout des derniers tracés visités, avec des courbes rapides qui posent problème à la RC213V : « Ces pistes ne sont pas les meilleures pour nous, il faut l’accepter. Ce genre de piste expose très bien nos faiblesses : des virages longs, le turning sur les gaz, le domaine qui nous fait beaucoup souffrir, et les longues lignes droites ».
Alors qu’Aleix Espargaró, le pilote d’essais de la marque, se plaint surtout de grosses vibrations, Mir dresse une liste de faiblesses qui reste conséquente, tout en voyant du positif : « On n’est pas encore où on le veut mais j’ai pu faire des chronos acceptables… Il y a encore des choses à comprendre, je pense que le turning peut être amélioré, l’accélération en sortie de courbe également. J’espère qu’on aura des évolutions dès que possible et que l’on décrochera de meilleurs résultats sur ce genre de piste, ou comme le Mugello, des pistes où on n’a pas trop de freinage, où c’est fluide. »
« On est à environ trois dixièmes des leaders en termes de rythme », a relativisé Mir. « On n’est pas très, très loin, mais en partant de ces positions, ça n’aide jamais pour doubler. »
Comme les autres marques, Honda subit également la domination de Ducati, notamment dans la gestion des pneus. Une situation dont Mir préfère s’amuser : « Maintenant, on a six motos qui sont meilleures que les autres, qui n’ont aucune dégradation, et les autres, on a plus de dégradation. La télévision préfère le spectacle des leaders, c’est normal. Mais la vie est plus belle à l’arrière ! »
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