Cette affirmation va bien plus loin que le principe en vigueur depuis la déclaration conjointe dite de « Chequers » il y a 30 ans. Celle-ci stipulait le principe « d’intérêts vitaux » partagés mais sans évoquer clairement la mobilisation d’une réponse nucléaire en cas de menace.
Un « groupe de supervision nucléaire » sera créé, coprésidé par l’Elysée et le Cabinet Office britannique. « C’est vraiment une étape supplémentaire avec un degré de coordination inédit au niveau militaire et politique », souligne auprès de l’AFP Heloïse Fayet, chercheuse sur les questions nucléaires à l’Institut français des relations internationales (Ifri).
Message clair à Moscou
Les deux États stipulent « qu’il n’existe aucune menace extrême sur l’Europe qui ne susciterait une réponse des deux pays », sans préciser la nature de cette réponse. Un message clair en destination de Moscou, quand plusieurs pays de l’est de l’Europe craignent de possibles velléités expansionnistes russes.
L’Union européenne et le Royaume-Uni étaient « plus forts » ensemble, a d’ailleurs affirmé mercredi soir Emmanuel Macron lors d’un discours à la City de Londres. Cette évolution reste « en cohérence avec la doctrine nucléaire française » et britannique, note Heloïse Fayet.
Accélération des programmes d’armement
Outre le volet nucléaire, Keir Starmer et Emmanuel Macron doivent annoncer une accélération du programme conjoint de missiles de croisière Scalp/Storm Shadow. De nouvelles commandes sont prévues pour le groupe MBDA, ainsi qu’une nouvelle phase du projet de futurs missiles de croisière et de missiles antinavires.
Les accords de Lancaster House qui encadrent la coopération militaire bilatérale depuis 2010 avaient entériné la création d’une force expéditionnaire conjointe franco-britannique. Cette force aura désormais vocation à constituer le « socle » de la « coalition des volontaires » lancée début 2025 par Paris et Londres.
Coalition pour l’Ukraine renforcée
Cette coalition réunit une trentaine de pays engagés dans le renforcement des capacités de défense de l’Ukraine et dans la garantie d’un futur cessez-le-feu entre Kiev et Moscou. La force, qui a vocation à être déployée en Ukraine une fois un cessez-le-feu en place, mobilisera jusqu’à un corps d’armée, soit 40.000 hommes.
Elle pourra s’élargir à d’autres partenaires que la France et le Royaume-Uni, selon l’Elysée. Les deux dirigeants vont présider depuis Northwood une réunion en visioconférence de cette « coalition des volontaires ».
Participation américaine attendue
Y participeront notamment le président ukrainien Volodymyr Zelensky, la Première ministre italienne Giorgia Meloni et le chancelier allemand Friedrich Merz. Selon l’Elysée, des représentants américains devraient également assister à cette réunion.
Donald Trump a durci le ton contre la Russie qu’il menace de nouvelles sanctions tout en promettant du matériel militaire supplémentaire aux Ukrainiens. Au-delà de la défense, Keir Starmer et Emmanuel Macron sont aussi attendus jeudi sur l’immigration.
Dossier migratoire épineux
Ce sujet est hautement important pour le gouvernement travailliste, qui fait face à des arrivées records de migrants en bateau par la Manche depuis le début de l’année. Lors d’un entretien mercredi à Downing Street, les deux dirigeants se sont engagés à réaliser des « progrès concrets ».
Ce dossier épineux est régulièrement source de tension entre Paris et Londres. La France affirme que les possibilités de travailler sans papiers au Royaume-Uni rendent le pays particulièrement attractif auprès des migrants.
De son côté, le Royaume-Uni voudrait que son voisin en fasse plus pour empêcher les départs de bateaux de ses côtes. Il a versé plus de 750 millions d’euros depuis 2018 pour financer les forces de l’ordre françaises.
(AFP) Note : Cet article a été édité avec l’aide de l’Intelligence Artificielle.