« On ne forme pas un duo avec Nouka, on ne fait qu’un. » Derrière ses lunettes de soleil, Joëlle Melder déborde d’énergie. Sa peau bronzée trahit les heures passées à l’extérieur, à la conquête d’un environnement rural potentiellement hostile pour une personne malvoyante. Et pour cause, la sportive de 65 ans est rentrée le 25 juin d’un périple de 193 kilomètres à pied, complétés de courts trajets en train et en bus, entre Strasbourg et Woippy, dans la banlieue de Metz.
Lorsqu’elle a quitté Strasbourg le 15 juin, à 8 heures, il pleuvait des cordes. « Je me suis demandé pourquoi je faisais ça », sourit Joëlle Melder. Mais peu de temps après, son besoin vital d’autonomie a pris le dessus. Elle tenait particulièrement à ce qu’aucune personne voyante ne l’accompagne, parce qu’une telle expérience se vit dans la communication permanente avec sa chienne guide, qu’une tierce présence aurait perturbée. Mais aussi parce qu’elle voulait montrer que c’était possible. « Une chose est sûre, je ne…