La Silicon Valley au Broc? Pas tout à fait. Mais la commune située dans le bassin cagnois pourrait bientôt être un des dix centres névralgiques du stockage de données numériques pour les Alpes-Maritimes. Le conseil métropolitain doit statuer demain sur un projet de centre dédié à l’intelligence artificielle (IA) qui pourrait prendre place aux Vallières, sur la partie inférieure d’un site de huit hectares que la Métropole souhaite dédier à l’exploitation du bois.

Le projet prévoit l’installation d’une zone de stockage de grumes d’arbres (des troncs destinés à être exploités), d’une unité de production de pellets, d’une industrie de transformation du bois, d’une centrale de cogénération et de bâtiments logistiques. Et enfin: un data center dédié à l’IA. Des serveurs, posés au milieu d’un site dédié au bois, qui semblent arriver comme un cheveu sur la soupe. Pourtant, c’est très réfléchi. « Il y a un besoin de data center, et nos infrastructures autour du bois vont permettre de produire de l’énergie pour l’alimenter », explique Philippe Heura, le maire du Broc.

Les activités du bois pour alimenter les serveurs

Car le site de bois pourrait permettre une presque autosuffisance énergétique: le bois est stocké, des troncs sont transformés, la sciure produite est récupérée pour faire des pellets, qui pourront être brûlés pour produire de l’électricité grâce à la centrale de cogénération. Ce courant permettrait de faire fonctionner en permanence les serveurs, en faisant appel au réseau électrique d’Enedis uniquement lors des maintenances de la chaudière.

Ce centre dédié à l’intelligence artificielle serait « minime, de la taille d’un conteneur », selon Philippe Heura et d’après les plans. Mais son installation à cet endroit fait sens. « C’est plus une opportunité qu’autre chose: il y a tout pour le faire fonctionner sans être dévoreurs d’énergie », argumente le maire, qui se réjouit aussi des emplois que pourrait créer ce site pour sa commune et le secteur.

Une modification du plan d’urbanisme nécessaire

Problème: la zone, située en bordure de l’Estéron et à la pointe nord du lac du Broc, est en partie composée d’espaces protégés (donc inconstructibles). Aussi, le plan d’urbanisme actuel ne permet pas la réalisation du projet et doit être modifié par le conseil métropolitain, ce qui laisse dubitative Hélène Granouillac, membre de l’opposition au sein du conseil. « Ce projet a le mérite de s’inscrire dans notre époque. Mais je m’interroge: nous n’avons pas beaucoup de données sur la protection locale verte et l’impact naturel de ce projet », alerte-t-elle. L’emplacement a fait l’objet de nombreuses prospections par la société Neriva, porteuse du projet. « On a ratissé large sur le département. Le foncier trouvé au Broc est situé à proximité du réseau routier et du réseau électrique », justifie son représentant. La zone choisie est accolée à un terrain sur lequel, en 2017, était projetée une base nautique.

Tel que présenté, le projet semble parfaitement intégrer la « dimension environnementale forte » par l’utilisation d’une « énergie durable et optimisée », vantée par une note interne de la Métropole. Mais le refroidissement serait assuré à 80% par un circuit à eau fermé et 20% par une climatisation classique, alimentée par la chaudière. Alors Hélène Granouillac interpelle: « Avec une climatisation, la chaleur générée sera dissipée dans l’atmosphère. On nous dit que le projet est vertueux pour l’environnement, mais il est nuisible à la qualité de l’air et crée des activités par nature énergivores », s’inquiète l’élue, qui craint aussi la hausse du transport routier, due au transport des matières bois.

« Une vingtaine de camions supplémentaires par jour »

Le maire du Broc tient toutefois à rassurer: « Tout a été calculé, optimisé et pris en considération: la hausse du trafic routier sera quasiment indolore, de l’ordre d’une vingtaine de camions supplémentaires par jour sur le millier de véhicules qui circulent », chiffre-t-il.

Les études environnementales sont en passe d’être terminées. Si la délibération est adoptée en conseil métropolitain, elle pourra être inscrite dans la révision du plan local d’urbanisme métropolitain. « Ce sont des échéances de 4 à 5 ans avant la livraison du projet », estime le représentant de Neriva. Actuellement, neuf data centers sont déjà présents dans les Alpes-Maritimes à Mougins, Biot, Antibes, Valbonne et Nice.

La Silicon Valley au Broc? Pas tout à fait. Mais la commune située dans le bassin cagnois pourrait bientôt être un des dix centres névralgiques du stockage de données numériques pour les Alpes-Maritimes. Le conseil métropolitain doit statuer vendredi 11 juillet 2025 sur un projet de centre dédié à l’intelligence artificielle (IA) qui pourrait prendre place aux Vallières, sur la partie inférieure d’un site de huit hectares que la Métropole souhaite dédier à l’exploitation du bois.

Le projet prévoit l’installation d’une zone de stockage de grumes d’arbres (des troncs destinés à être exploités), d’une unité de production de pellets, d’une industrie de transformation du bois, d’une centrale de cogénération et de bâtiments logistiques. Et enfin: un data center dédié à l’IA. Des serveurs, posés au milieu d’un site dédié au bois, qui semblent arriver comme un cheveu sur la soupe. Pourtant, c’est très réfléchi. « Il y a un besoin de data center, et nos infrastructures autour du bois vont permettre de produire de l’énergie pour l’alimenter », explique Philippe Heura, le maire du Broc.

Les activités du bois pour alimenter les serveurs

Car le site de bois pourrait permettre une presque autosuffisance énergétique: le bois est stocké, des troncs sont transformés, la sciure produite est récupérée pour faire des pellets, qui pourront être brûlés pour produire de l’électricité grâce à la centrale de cogénération. Ce courant permettrait de faire fonctionner en permanence les serveurs, en faisant appel au réseau électrique d’Enedis uniquement lors des maintenances de la chaudière.

Ce centre dédié à l’intelligence artificielle serait « minime, de la taille d’un conteneur », selon Philippe Heura et d’après les plans. Mais son installation à cet endroit fait sens. « C’est plus une opportunité qu’autre chose: il y a tout pour le faire fonctionner sans être dévoreurs d’énergie », argumente le maire, qui se réjouit aussi des emplois que pourrait créer ce site pour sa commune et le secteur.

Une modification du plan d’urbanisme nécessaire

Problème: la zone, située en bordure de l’Estéron et à la pointe nord du lac du Broc, est en partie composée d’espaces protégés (donc inconstructibles). Aussi, le plan d’urbanisme actuel ne permet pas la réalisation du projet et doit être modifié par le conseil métropolitain, ce qui laisse dubitative Hélène Granouillac, membre de l’opposition au sein du conseil. « Ce projet a le mérite de s’inscrire dans notre époque. Mais je m’interroge: nous n’avons pas beaucoup de données sur la protection locale verte et l’impact naturel de ce projet », alerte-t-elle. L’emplacement a fait l’objet de nombreuses prospections par la société Neriva, porteuse du projet. « On a ratissé large sur le département. Le foncier trouvé au Broc est situé à proximité du réseau routier et du réseau électrique », justifie son représentant. La zone choisie est accolée à un terrain sur lequel, en 2017, était projetée une base nautique.

Tel que présenté, le projet semble parfaitement intégrer la « dimension environnementale forte » par l’utilisation d’une « énergie durable et optimisée », vantée par une note interne de la Métropole. Mais le refroidissement serait assuré à 80% par un circuit à eau fermé et 20% par une climatisation classique, alimentée par la chaudière. Alors Hélène Granouillac interpelle: « Avec une climatisation, la chaleur générée sera dissipée dans l’atmosphère. On nous dit que le projet est vertueux pour l’environnement, mais il est nuisible à la qualité de l’air et crée des activités par nature énergivores », s’inquiète l’élue, qui craint aussi la hausse du transport routier, due au transport des matières bois.

« Une vingtaine de camions supplémentaires par jour »

Le maire du Broc tient toutefois à rassurer: « Tout a été calculé, optimisé et pris en considération: la hausse du trafic routier sera quasiment indolore, de l’ordre d’une vingtaine de camions supplémentaires par jour sur le millier de véhicules qui circulent », chiffre-t-il.

Les études environnementales sont en passe d’être terminées. Si la délibération est adoptée en conseil métropolitain, elle pourra être inscrite dans la révision du plan local d’urbanisme métropolitain. « Ce sont des échéances de 4 à 5 ans avant la livraison du projet », estime le représentant de Neriva. Actuellement, neuf data centers sont déjà présents dans les Alpes-Maritimes à Mougins, Biot, Antibes, Valbonne et Nice.