Au matin du lundi 16 juin, la journaliste Sandra Alloush, réfugiée syrienne arrivée en France en 2015, a été arrêtée par la police allemande à la frontière entre Strasbourg et Kehl. Un épisode traumatisant dû au rétablissement des contrôles aux frontières allemandes.
Camille Balzinger
Publié le 10 juillet 2025 ·
Imprimé le 10 juillet 2025 à 07h19 ·
6 minutes
« Je ne pensais pas être un jour confrontée à une telle violence. » Sandra Alloush a 37 ans, un enfant et une carrière de journaliste européenne et de militante en faveur des droits humains bien entamée. Lundi 16 juin au petit jour, elle prend le train depuis Strasbourg en direction de Berlin pour enregistrer un projet de podcast. Mais arrivée à la gare de Kehl, le convoi est stoppé. « Un policier allemand m’a demandé mes papiers, je les lui ai donnés », retrace-t-elle.
Elle lui fournit sa carte de résidente en France, qui lui sert de document d’identité. Car depuis 2023, Sandra Alloush attend patiemment le renouvellement de son passeport. « Ma carte de séjour en France est ma seule preuve d’identité, en plus du papier qui atteste que la préfecture étudie ma demande de passeport depuis deux ans », précise-t-elle. Un détail qui déplaît au policier allemand, qui lui demande de sortir du train.
Une menace à la sécurité ?
Les contrôles à toutes les frontières ont été rétablis en Allemagne pour six mois à partir de mars 2025, une disposition permise par l’Accord de Schengen qui les avaient effacé en 1985. Pour les justifier, le chancelier allemand Friedrich Merz a invoqué de « sérieuses menaces à la sécurité et à l’ordre public liées aux niveaux élevés de migration irrégulière et trafic de migrants, ainsi que la pression sur le système de demande d’asile ». Depuis mai, les officiers de police allemands peuvent refuser l’accès au territoire fédéral à certaines personnes.
Pourtant, Sandra Alloush est déjà réfugiée en France depuis près de dix ans. Elle n’est donc pas une « migrante illégale » et ne présente aucun risque de demander l’asile en Allemagne. « Je lui ai expliqué que j’ai le droit de voyager dans l’espace Schengen librement. C’est d’ailleurs ce que je fais en raison de mon travail depuis des années », poursuit-elle. Mais ses arguments ne réussissent pas à convaincre le policier :
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