La paire de volleyeuse française, qui a participé aux Jeux olympiques de Paris 2024, a fait un coup de communication le 7 juin dernier, sur un rond-point à Toulouse, pour alerter sur leur recherche infructueuse de sponsors.
France Télévisions – Rédaction Sport
Publié le 10/07/2025 07:30
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La paire française de beach-volley Lezana Placette (à gauche) et Alexia Richard (à droite) ont participé aux Jeux olympiques de Paris, au stade de la Tour Eiffel, le 29 juillet 2024. (BALLET PAULINE / AFP)
« Non, Non ! Nous ne jouerons pas nues ! » « S.O.S Equimentier ». Ces slogans sont ceux d’Alexia Richard, 29 ans, et Lézana Placette, 27 ans, partenaires de beach-volley au sein de l’équipe de France. Le 7 juin dernier, les deux joueuses se sont dévêtues sur un rond-point, près du Creps (Centre de ressources d’expertise et de performance sportive) de Toulouse (Occitanie), avec en guise d’accessoires deux pancartes pour y afficher leurs revendications.
Derrière cette action, les deux athlètes cherchent désespérément un équipementier personnel [en complément de celui de l’équipe de France pour les compétitions sous le maillot bleu]. La vidéo, publiée sur Linkedin dans un premier temps, s’est ensuite retrouvée sur tous les réseaux sociaux.
« On est resté 10-15 minutes postées, raconte Alexia Richard. C’était assez drôle de voir les gens faire plusieurs fois le tour du rond-point parce qu’ils voulaient lire les panneaux. » Une idée qui rappelle celle du perchiste Romain Mesnil qui avait couru en 2009, perche à la main, dans les rues de Paris pour, lui aussi, trouver un équipementier.
Après des mois et des mois de recherches, elles ont donc tenté ce « coup de comm ». « Nous sommes dans l’élite de notre sport, et nous avons été la première paire féminine depuis 24 ans à se qualifier aux JO à Paris. On a joué dans l’un des plus beaux sites olympiques [au pied de la Tour Eiffel] et la billetterie pour notre discipline a été prise d’assaut. On a pensé que cela suffirait à attirer les sponsors », explique à franceinfo: sport Alexia Richard, associée à Lézana Placette, depuis plus de dix ans sur le sable.
« Avant les Jeux, la France était portée par le sport grâce à l’accueil des Jeux de Paris, rappelle Lézana Placette. Et on pensait, qu’avec la visibilité des Jeux, on serait un peu plus dans la lumière avant et après Paris 2024. Mais, on a senti un essoufflement après l’euphorie des Jeux au niveau des sponsors. Trouver des partenaires s’est complexifié », observe Lézana Placette qui a toutefois « conscience du contexte économique actuel ».
Même si Alexia Richard et Lézana Placette peuvent s’appuyer sur leurs deux principaux supports tout au long de la saison, que sont la Fédération française de beach-volley et l’Armée (avec qui elles ont un contrat militaire), ne pas avoir un contrat avec un équipementier personnel reste un gros désavantage. « Nous ne sommes pas les plus à plaindre, mais nous sommes loin du professionnalisme que notre mode de vie engendre. Et cela fait dix ans que l’on n’a pas d’équipementier privé pour nous », remarque Alexia. Dans le quotidien, cela signifie qu’elles doivent s’acheter leurs tenues d’entraînements et de compétition, mais pas seulement.
« En compétition [hors prises en charge fédérale], on doit payer l’hébergement, la nourriture et les vols, pour des destinations à l’autre bout du monde comme Dubaï ou les Philippines. On atteint vite des milliers d’euros. »
Alexia Richard, joueuse de beach-volley de l’équipe de France
à franceinfo: sport
Derrière cette absence d’équipementier, Alexia Richard déplore l’effet des réseaux sociaux sur le marché des sponsors : « Aujourd’hui, on voit des sportifs qui ont un bon niveau national au mieux, et qui sont sponsorisés par des marques parce qu’ils ont 30, 40, 50, voire 100 000 followers. Nous, nous ne sommes pas des influenceuses et cela réduit de fait nos chances. C’est cela qui nous attriste et qui nous a poussées à lancer cet appel à l’aide ».
Un peu plus d’un mois après avoir lancé l’initiative, la vidéo a permis d’ouvrir quelques pistes. « Nous avons été contactées par des équipementiers et des entreprises. On attend des réponses dans les prochaines semaines », affirme Alexia Richard, confiante. Surtout, la volleyeuse a été touchée par la large mobilisation. « Certaines personnes nous ont dit qu’elles ne pouvaient pas nous soutenir financièrement, mais qu’elles nous soutenaient et qu’elles allaient partager le post et en parler autour d’elles. Ce soutien nous a fait chaud au cœur », confie-t-elle. En attendant un futur partenaire, Alexia Richard et Lézana Placette se sont fixé un nouvel objectif : celui de jouer un podium olympique à Los Angeles en 2028.