« C’était un moment crucial du match. Je m’attendais à une autre décision. Je pense que l’arbitre de chaise aurait pu prendre l’initiative, c’est pour ça qu’il est là. Sinon, je pense que bientôt, on jouera sans eux et tout sera automatique. Je pense que nous perdons un peu du charme du jeu. Comme pendant le Covid, quand nous n’avions pas de ramasseurs de balles. Cela devient un peu bizarre, comme si les robots dirigeaient. »

Un problème plus global

L’homme contre la machine, ce Wimbledon est finalement le reflet d’une société qui cherche son bon équilibre entre l’IA et l’humain. Et à en croire les joueurs, l’un serait plus efficace que l’autre. « C’est effrayant de laisser une machine faire ce qu’elle veut. Je suis plutôt pour les arbitres de ligne. Les décisions électroniques doivent être très précises et sans erreur, mais nous en avons vu quelques-unes », jugeait Karen Khachanov, lui aussi victime d’un bug de la machine, qui annonçait faute alors que la balle était au centre du court, lors de son quart de finale perdu face à Taylor Fritz, mardi. De son côté Wimbledon a réagi au micro de NBC, et s’est excusé, en déplorant « une erreur humaine, et, en conséquence, nous avons entièrement revu nos processus et apporté les changements appropriés. »

Pas une première

Ces malheureux épisodes sur le gazon londonien ne sont pas des exceptions. Déjà sur l’ocre madrilène, Alexander Zverev avait déploré l’arbitrage électronique, qui n’avait pas annoncé une faute claire en sa faveur face à Alejandro Davidovich Fokina. « Nous allons voir quelle sera mon amende, mais je pense que les gens doivent voir ça. Qu’est-ce que vous avez à répondre à cela, l’ATP ? », avait lancé le numéro 3 mondial après avoir pris une photo de la marque faute avec son smartphone en plein match. « Cela a été jugé valide. Peut-être faudrait-il vérifier le système une fois de plus. » Avec toutes ces avancées technologiques, les arbitres donnent parfois l’impression d’être à mi-chemin entre marionnettes, réduits à annoncer l’évolution du score, et salariés de l’IT lorsqu’ils doivent constater les défaillances du système. Ne serait-il pas temps de faire machine arrière ?

L’arbitrage vidéo sur terre battue est au centre des polémiques dans le monde du tennis : « Un ou deux millimètres, OK, mais pas quatre centimètres »