Elle a des allures de maison hantée. Cette petite bâtisse faite de briques rouge a beau avoir un glorieux passé, elle fait aujourd’hui peine à voir. A l’abandon depuis au moins une dizaine d’années, la maison située sur le pont de l’Alma, à Rennes, est en piteux état. Délabrée, elle a même dû être drapée d’un vilain filet vert pour éviter que sa façade ne vienne se décomposer sur le trottoir qu’elle domine. Les fenêtres et la porte ont été murées et seuls quelques pigeons et chauve-souris ont pu trouver une entrée dans la bâtisse offrant une vue imprenable sur la gare. Mais elle est toujours là, debout, comme dans si elle attendait un train vers une deuxième vie.
Et une deuxième vie, elle aura. Protégée au classement patrimonial de Rennes, cette maison de l’Octroi va être entièrement rénovée dans le cadre du vaste projet d’urbanisme porté par Samsic pour y établir son nouveau siège. Le géant des services aux entreprises a dû la conserver et promet de la retaper. Sans véritablement savoir quelle sera son utilité. « On va tout refaire à l’intérieur, ça va être super beau », assure Thierry Geffroy, patron de Samsic.
Imaginée en 1862 par l’architecte de la ville Jean-Baptiste Martenot, cette maison servait d’octroi, c’est-à-dire qu’elle était utilisée pour collecter les droits de douane qui s’imposaient aux voyageurs qui entraient ou sortaient de Rennes. C’est difficile à imaginer aujourd’hui, mais cette maison marquait bien l’entrée dans la ville il y a cent cinquante ans. « Elle sera conservée et rénovée pour accueillir un espace annexe au siège », explique Olivier Robin.
Peut-être un café ?
Le directeur de For Immo, la société de promotion immobilière de Samsic, ne veut pas en dire plus. Thierry Geffroy, PDG du groupe de propreté, est un peu plus bavard. « On aimerait que le bâtiment puisse rester ouvert sur la ville. On a pensé à en faire un comptoir à projets ou même un Café Joyeux. Peut-être un espace pour des expositions. On pourrait le prêter gratuitement à des associations, peut-être le transformer régulièrement. » Voilà qui reste vague.
On comprend entre les lignes que la conservation de cette bâtisse dans l’emprise du chantier n’a pas toujours été simple à traiter. Notamment parce que son classement comme établissement recevant du public (ERP) oblige le propriétaire à prévoir des accès pour les pompiers. Et dans un espace aussi urbanisé, c’était un brin compliqué.