Le Royaume-Uni et la France accusent le président russe, Vladimir Poutine, de se traîner les pieds dans les négociations de cessez-le-feu visant à mettre fin à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ils exigent une réponse rapide de Moscou après des semaines d’efforts américains pour parvenir à une trêve.
La Russie a rejeté de facto la proposition américaine d’un arrêt total et immédiat des combats pendant 30 jours. Un responsable du Kremlin a fait savoir lundi que Moscou considérait les efforts visant à mettre fin à sa guerre de plus de trois ans avec l’Ukraine comme un «processus interminable».
«Nous estimons que Poutine continue de tergiverser et de se traîner les pieds», a dénoncé le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, lors d’une mêlée de presse au siège de l’OTAN, vendredi. Il prenait la parole aux côtés de son homologue français, Jean-Noël Barrot, dans une démonstration symbolique d’unité.
Un émissaire du Kremlin, en visite à Washington cette semaine pour des entretiens avec des responsables de l’administration Trump, a soutenu vendredi que de nouvelles réunions seraient nécessaires pour résoudre les questions en suspens.
Kirill Dmitriev a affirmé aux journalistes russes que «le dialogue prendra du temps, mais qu’il se déroule de manière positive et constructive».
Il a critiqué ce qu’il a qualifié de «campagne médiatique bien coordonnée» et les «tentatives de divers responsables politiques de ternir les relations russo-américaines, de déformer le discours russe et de présenter la Russie et ses dirigeants sous un jour négatif».
M. Dmitriev, qui est le directeur du fonds souverain russe, a été sanctionné par l’administration Biden après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les États-Unis ont dû lever temporairement ces restrictions pour lui permettre de se rendre à Washington cette semaine.
Sur le champ de bataille
Pendant ce temps, la guerre d’usure a continué de faire des victimes civiles. Un drone russe Shahed a frappé un quartier résidentiel de Kharkiv, jeudi soir, tuant cinq personnes et en blessant 32 autres, selon le maire Igor Terekhov. Kharkiv est la deuxième ville d’Ukraine.
Des zones civiles de trois autres régions ukrainiennes ont également été touchées, ont indiqué des responsables. L’armée de l’air ukrainienne a précisé que la Russie avait tiré 78 drones d’attaque et de leurre dans la nuit.
Le ministère russe de la Défense a pour sa part affirmé que les défenses aériennes de la Russie avaient détruit 107 drones ukrainiens.
Les forces russes se préparent à lancer une nouvelle offensive militaire, dans les prochaines semaines, afin de maximiser la pression sur l’Ukraine et de renforcer la position du Kremlin dans les négociations de cessez-le-feu, selon le gouvernement ukrainien et des analystes militaires occidentaux.
La Russie prépare une offensive terrestre majeure et multidimensionnelle le long de la ligne de front de 1000 kilomètres, alors que les champs boueux s’assèchent et permettent aux véhicules blindés et aux autres équipements lourds d’atteindre des positions clés.
«Nous vous voyons, Vladimir Poutine»
La Grande-Bretagne et la France participent à la mise en place d’une force multinationale, la «coalition des volontaires», visant à mettre en place une force responsable de surveiller tout futur accord de paix en Ukraine. Un haut responsable ukrainien a révélé en début de semaine qu’entre 10 et 12 pays se sont dits prêts à rejoindre la coalition.
Le ministre Lammy a déploré que M. Poutine «continue de bombarder l’Ukraine».
«Il s’agit de sa population civile. Il s’agit de son approvisionnement énergétique. Nous vous voyons, Vladimir Poutine. Nous savons ce que vous faites.»
M. Barrot, de son côté, a rappelé que l’Ukraine a accepté les conditions du cessez-le-feu il y a trois semaines. Selon lui, la Russie doit désormais fournir «une réponse aux États-Unis».
Le président américain, Donald Trump, a exprimé sa frustration envers M. Poutine et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. L’an dernier, pendant sa campagne électorale, M. Trump s’était engagé à mettre fin rapidement à la guerre en Ukraine.
Les deux ministres des Affaires étrangères se sont engagés à continuer de contribuer au renforcement des forces armées ukrainiennes, ce qui représente la meilleure garantie de sécurité pour le pays depuis que les États-Unis ont écarté toute perspective d’adhésion à l’OTAN.
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