Le Royaume-Uni a connu des taux d’inflation des prix à la production industrielle plus élevés qu’estimé auparavant, selon de nouveaux chiffres indicatifs publiés par l’Office for National Statistics (ONS), qui visent à corriger des problèmes relevés dans les données.
L’ONS s’efforce actuellement de remédier à des dysfonctionnements affectant un large éventail de statistiques économiques, notamment les chiffres du chômage ainsi que ceux des prix à la production. Le mois dernier, un audit officiel a d’ailleurs recommandé une profonde restructuration de la gestion de l’organisme.
Les données sur les prix à la production mesurent l’évolution des coûts d’entrée et des prix de vente des entreprises manufacturières et de services. Ces chiffres sont utilisés dans le calcul du produit intérieur brut pour tenir compte des différents taux d’inflation selon les secteurs, et interviennent également dans certaines statistiques du commerce extérieur.
L’ONS avait suspendu la publication des données sur les prix à la production en mars, après avoir découvert une erreur dans la manière dont la méthode dite du « chaînage » avait été codée dans ses systèmes de production de données. Jeudi, l’organisme a indiqué qu’il prévoyait une reprise normale de la publication en octobre.
Les chiffres publiés ce jeudi représentent les progrès accomplis dans la correction des données et font apparaître d’importantes révisions à la hausse des taux annuels d’inflation des prix d’entrée et de sortie pour les usines en 2023, relevés respectivement de 1,0 et 1,1 point de pourcentage en moyenne.
Alors que les données non corrigées laissaient entendre que le Royaume-Uni flirtait avec la déflation des prix de production industrielle au second semestre 2023, la nouvelle série montre au contraire une hausse annuelle d’environ 1 %.
Le taux annuel d’inflation des prix à la production pour janvier 2025, précédemment publié, a été révisé de 0,3 % à 0,6 %, et l’ONS estime que la lecture d’avril, selon la méthodologie corrigée, s’établit à 0,5 %.
« Les corrections supplémentaires attendues devraient être de faible ampleur », a précisé l’ONS.
Les taux annuels d’inflation des prix d’entrée et de sortie des usines ont atteint leur pic en 2022 à des niveaux légèrement supérieurs à ceux estimés précédemment, période durant laquelle le Royaume-Uni a subi un choc sur les prix de l’énergie suite à l’invasion totale de l’Ukraine par la Russie.
Les révisions apportées à l’inflation des prix à la production des intrants suivent une tendance similaire à celle des prix de sortie.
Les nouvelles données indiquent que l’inflation annuelle des prix d’entrée s’établissait à 0,6 % en janvier 2025, contre une estimation précédente de -0,1 %. Les chiffres d’avril 2025 font état d’une baisse annuelle de 1,1 % des coûts des intrants pour les fabricants.
La nouvelle série concernant les prix à la production du secteur des services présente une image plus nuancée. L’ONS avait surestimé l’inflation des prix de sortie des services en 2022, mais l’a sous-estimée tout au long de 2023 et sur une partie de 2024.