L’Église de France a dit jeudi son « effroi » vingt-quatre heures après la révélation de nouveaux témoignages accusant l’abbé Pierre de violences sexuelles : « La Conférence des évêques de France (CEF) a reçu avec effroi le témoignage de douze nouvelles personnes victimes de l’abbé Pierre, dont sept mineures au moment des faits. Les évêques assurent ces personnes de leur proximité », déclare l’épiscopat dans un communiqué.
Le cabinet spécialisé Egaé, mandaté par Emmaüs pour faire toute la lumière sur cette affaire, a fait état mercredi de ces victimes dans un rapport qui porte à 45 le nombre d’accusations de violences sexuelles visant l’abbé Pierre, décédé en 2007.
« Un processus de réparation » lancé
« La CEF et Emmaüs ont le souci de prendre en charge les personnes victimes afin de les aider dans leur reconstruction après ce qu’elles ont subi. Elles travaillent conjointement et avec détermination à un processus de réparation » poursuit le communiqué. Ce dispositif sera opérationnel à compter de septembre 2025. « Il s’agit avant tout d’un dispositif d’accueil, d’écoute, de reconnaissance, de réparation financière et d’accompagnement des personnes victimes pour les aider à se reconstruire ».
La CEF encourage également, « dans un souci de vérité et de clarté » toute personne ayant subi des violences par l’abbé Pierre « à se rapprocher de l’un des dispositifs d’écoute et d’accompagnement de l’Église », notamment via un numéro d’appel dédié ou les cellules d’écoute des diocèses.
De nombreuses rues débaptisées
Ce scandale, qui a grossi au fil des trois rapports publiés en juillet 2024, septembre 2024 et janvier 2025, a eu des répercussions profondes pour Emmaüs comme pour l’Église de France. La Fondation Abbé Pierre, que le prêtre avait créée avec des proches en 1987, a ainsi changé de nom le 25 janvier, pour devenir la « Fondation pour le logement des défavorisés », puis de logo en mars.
Emmaüs France a fermé définitivement le lieu de mémoire dédié au prêtre, à Esteville (Seine-Maritime). Et des centaines de rues, places et bâtiments ont été débaptisés.