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Rédaction La Presse de la Manche
Publié le
10 juil. 2025 à 11h21
Le tribunal de commerce de Coutances a prononcé, mardi 1er juillet 2025, l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire à l’encontre de l’entreprise Aurys Industries, fleuron de la transformation du verre plat et unique producteur de miroirs en France, installée à Carentan (Manche).
150 salariés
Fondée en 1972, l’entreprise emploie aujourd’hui quelque 150 salariés. Reprise en 2021 par Samir Bou Obeid après avoir été longtemps une filiale du groupe Saint-Gobain, Aurys Industries a engagé depuis plusieurs années un important chantier de modernisation.
Avec plus de 4 millions d’euros investis dans son outil industriel et la moitié de son chiffre d’affaires réalisé à l’export (27 millions d’euros en 2023), la société avait atteint un équilibre opérationnel cette année.
Pourtant, les effets prolongés de la crise énergétique et le ralentissement économique international ont contraint la direction à solliciter une protection juridique auprès du tribunal de commerce.
« Assurer la continuité de l’activité »
Dans un communiqué transmis il y a quelques jours, la direction d’Aurys précise que cette procédure de redressement judiciaire constitue une « démarche à caractère technique », visant à « assurer la continuité de l’activité tout en permettant à l’entreprise de franchir une période de transition financière ».
Le redressement judiciaire est une procédure ouverte à la demande d’une entreprise en difficulté, mais qui n’est pas encore en cessation définitive de paiement. Elle permet à une société de geler temporairement le paiement de ses dettes, tout en poursuivant son activité sous le contrôle d’un administrateur judiciaire nommé par le tribunal.
Samir Bou Obeid, directeur général d’Aurys. ©Brigitte ACHER
« L’objectif est de donner du temps à l’entreprise pour établir un plan de redressement viable : soit par le rééchelonnement de ses dettes, soit par l’entrée de nouveaux partenaires financiers », précise la direction. Durant cette période, d’une durée initiale de six mois renouvelable, les créanciers ne peuvent plus engager de procédures de recouvrement.
Une holding pour entrer au capital ?
Dans le cas d’Aurys, cette restructuration du passif s’inscrit dans un plan de relance déjà amorcé, combinant innovation, stratégie commerciale, et ouverture à des partenaires industriels.
La direction annonce des discussions avancées avec une holding industrielle, susceptible d’entrer au capital et de renforcer les fonds propres de l’entreprise.
Cette mise en redressement judiciaire se veut un acte d’anticipation et de gestion responsable, selon la direction. Elle permet à l’entreprise de préparer son avenir.
Labellisée « Entreprise du Patrimoine Vivant », Aurys incarne un savoir-faire ancestral hérité des miroitiers normands de La Glacerie. Elle transforme chaque année plus de 2 millions de m² de verre et exporte ses produits dans 18 pays, dont le Japon.
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