« Superman » de James Gunn est arrivé au cinéma.

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« Superman » de James Gunn est arrivé au cinéma.

CINÉMA – Il est l’un des super-héros préférés des Américains, mais pour encore combien de temps ? Comme une partie des trumpistes de son pays, l’acteur Dean Cain, connu pour avoir interprété Superman dans une série des années 1990, accuse le nouveau film réalisé par James Gunn d’être trop progressiste dans une interview pour TMZ publiée mercredi 9 juillet.

« Jusqu’où le wokisme de l’industrie de Hollywood va-t-il pousser pour transformer ce personnage ? À quel point Disney va-t-il modifier sa Blanche-Neige ? Pourquoi veulent-ils changer ces personnages qui survivent à notre époque ? », lance le fidèle soutien de Donald Trump, au micro du média spécialisé dans les célébrités.

À l’affiche de la série Loïs et Clark (diffusée sur M6 jusqu’en 1997), Dean Cain, aujourd’hui âgé de 58 ans, insiste : « On sait que Superman est un immigré, c’est un putain d’alien. » Ces propos ne sortent pas de nulle part, ils ont été prononcés en réponse à des explications sur le nouveau volet des aventures du super-héros données par son réalisateur au Times.

Un « immigré venu d’ailleurs »

« Superman, c’est l’histoire de l’Amérique », a déclaré James Gunn. Avant d’ajouter : C’est « un immigré venu d’ailleurs et qui a habité le pays. Mais pour moi, c’est surtout une histoire qui dit que la bonté humaine est une valeur de base. C’est quelque chose que nous avons perdu. »

Si l’identité même des créateurs du Kryptonien au slip rouge dans les années 1930 (deux immigrés juifs des noms de Joe Shuster et Jerry Siegel) pouvait confirmer cette théorie, Dean Cain, lui, la réfute chez TMZ. « Il faut des limites, parce qu’on ne peut pas accueillir tout le monde aux États-Unis, estime-t-il. Nous ne pouvons pas avoir tout le monde, sinon la société va échouer. »

Un point de vue partagé par la sphère MAGA (de Make America Great Again, le slogan trumpiste) et notamment sur la chaîne ultra-conservatrice Fox News, où l’un de ses présentateurs, le journaliste Jess Waters, a ironisé sur les nouveaux combats de Superman : « la vérité, la justice et les pronoms ». À quoi s’est aussi ajoutée une soi-disant blague sur les origines ougandaises du superhéros et une scène de sexe avec Batman et Robin.

James Gunn clarifie

De son côté, l’ancienne conseillère du président des États-Unis Kellyanne Conway, aussi connue pour avoir répandu une flopée de fake news, a déclaré que les gens n’allaient pas au cinéma « pour se faire sermonner et pour qu’on nous assène une idéologie ». Et de se demander si le film « sera un succès » au box-office.

Si son réalisateur dit ne pas trop s’inquiéter de ce sujet dans une interview pour QG, ce dernier a par ailleurs tenu à calmer les critiques de ses détracteurs de la sphère MAGA. Interrogé par Variety lors d’une avant-première, James Gunn a rappelé que le film était fait « pour tout le monde », qu’il n’avait rien de plus à répondre à ceux qui propagent la haine.

La campagne contre son film intervient alors qu’aux États-Unis, l’administration de Donald Trump mène une politique intérieure offensive en matière d’immigration, notamment. Tandis qu’un durcissement des conditions d’octroi de visas pour de nombreux pays africains a été opéré, le locataire de la Maison blanche a entre autres ordonné des descentes dans les communautés d’immigrés pour respecter un quota d’au moins 3 000 arrestations chaque jour.