Des dizaines de personnes, dont de nombreux enfants, sont tombées malades à la suite d’une intoxication alimentaire à la bactérie E. coli à Saint-Quentin dans l’Aisne. Une fillette de 11 ans en est même décédée. Aujourd’hui, les victimes veulent comprendre. « Comprendre ce qui s’est passé, comment cela a pu arriver, et surtout qui est responsable », précise à La Dépêche du Midi Me Pierre Debuisson, avocat toulousain qui représente trois familles.
Pour l’avocat, sa mission est claire : « D’abord, que les enfants soient reconnus comme victimes, juridiquement. […] Et évidemment que les responsables soient sanctionnés. Et enfin, qu’on évite que ça se reproduise », a-t-il expliqué.
Une famille attaque l’État
Une autre famille de victimes a également annoncé attaquer l’État en justice. Par la voix de son avocat, Me Emmanuel Ludot, elle pointe des contrôles sanitaires insuffisants et le manque criant de moyens dans un département considéré comme l’un des plus pauvres de France. « Il y a des comptes à rendre », a prévenu l’avocat auprès de BFMTV.
Les enfants de cette famille, âgés de quelques années, ont passé huit jours à l’hôpital. S’ils s’en sortent physiquement, les séquelles psychologiques sont bien là. Depuis, ils refusent de manger de la viande, notent nos confrères de TF1 Info. L’avocat réclame la désignation d’un médecin expert afin d’estimer le préjudice pour les enfants.
Une enquête en cours
« Une bactérie comme ça, ça n’arrive jamais par hasard, il y a toujours des causes multifactorielles », a ajouté Me Emmanuel Ludot. « L’État ne s’explique pas sur les vérifications qu’il aurait dû faire », s’agace-t-il.
Pour l’heure, l’enquête des autorités a mis en évidence un lien direct entre les cas d’intoxication et plusieurs boucheries locales, qui ont été fermées par précaution. Le parquet de Paris a repris le dossier, en ouvrant une enquête pour « homicide involontaire », « blessures involontaires » et « mise en danger de la santé d’autrui ». Au total, 32 personnes ont été intoxiquées.