La saison estivale des feux de forêt et de végétation bat son plein. Loin d’être confrontée aux vastes incendies qui sévissent depuis début juillet dans le sud du pays, l’Ille-et-Vilaine connaît tout de même un début d’été « intense », estime le lieutenant-colonel Jérôme Guinard, sous-directeur des opérations au service départemental d’incendie et de secours (Sdis).

Tous les ingrédients sont réunis pour favoriser les incendies : températures élevées, sécheresse, vent (qui peut venir attiser un début de feu, le renforcer ou le faire changer de direction) et moissons dans les champs. « Avec les travaux agricoles, de la poussière peut prendre feu et des pierres peuvent faire des étincelles en passant dans des machines », explique le lieutenant-colonel.

Deux fois plus d’interventions que sur 2024

Actuellement, les 650 sapeurs-pompiers professionnels du département et leurs 3 200 homologues volontaires se mobilisent 10 à 15 fois par jour sur des feux. Soit, au total, 200 interventions depuis la mi-juin. « C’est deux fois que l’ensemble des interventions pour feux de forêt et d’espace naturel réalisées en 2024. Et c’est autant que le nombre d’interventions enregistrées en 2023, entre la mi-juin et fin septembre », indique le représentant du Sdis 35. Pour lui, « nous sommes sur les bases de 2022 », année de sécheresse marquée par des grands feux en Gironde et dans les Landes, mais aussi, en Bretagne, dans les Monts d’Arrée et la forêt de Brocéliande. Autant dire que les soldats du feu sont sur le qui-vive.

Pour l’instant, la majorité des feux d’Ille-et-Vilaine se déclare sur des petites surfaces de 2 000-3 000 m². « Dans 80 % des cas, on parle de feux de moins de 1 hectare, » précise le lieutenant-colonel Guinard. Parmi les zones les plus surveillées (en raison de la végétation et de l’afflux de touristes et de promeneurs), on retrouve la forêt de Brocéliande, la forêt de Rennes et de la Corbière, ainsi que les landes de Cojoux, à Saint-Just. « En cas de feu, notre stratégie est d’arriver très rapidement sur les lieux et d’engager beaucoup de moyens pour contenir le feu. » En cas de besoin, une partie du matériel roulant du Sdis 35 (34 camions-citernes et 22 véhicules) peut être « prépositionné » sur des zones à risque élevé. Les pompiers bretilliens ne l’ont pas encore fait cette année, mais la donne pourrait changer.

Danger relevé de faible à modéré

Depuis ce jeudi 10 juillet, la « météo des forêts » de Météo France a relevé le niveau de danger de feu de faible à modéré en Ille-et-Vilaine et dans le Morbihan. La cause : la vague de chaleur à venir, accompagnée de vent pendant les trois prochains jours.

Dans ce contexte, sapeurs-pompiers et pouvoirs publics multiplient les actions de prévention auprès du monde agricole et du grand public : ne pas jeter son mégot de cigarette dans la nature, ne pas faire de barbecue en forêt, ne pas brûler ses déchets verts dans son jardin… Des messages simples qui « doivent être répétés car ils ne sont pas encore rentrés dans toutes les têtes », selon le lieutenant-colonel Guinard. Simple erreur ou actes malveillants, neuf feux sur dix sont d’origine humaine.