Une nuit interminable. Pendant «près de dix heures» selon les autorités locales, 400 drones et missiles lancés par la Russie se sont abattus sur Kyiv, du mercredi 9 au jeudi 10 juillet. Cette nouvelle attaque sur la capitale ukrainienne, qualifiée de «massive» par Volodymyr Zelensky, a fait au moins 2 morts et 13 blessés. Les forces russes ont ciblé six districts de la ville. Les frappes ou les débris des missiles et drones interceptés ont notamment touché des immeubles résidentiels, des véhicules, des entrepôts et des immeubles de bureaux, selon les autorités locales.
«Il s’agit clairement d’une escalade de la terreur de la part de la Russie», a déploré le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux. «Les sanctions doivent être imposées plus rapidement et la pression sur la Russie doit être suffisamment forte pour qu’elle ressente véritablement les conséquences de sa terreur», a-t-il ajouté.
Cette attaque s’inscrit dans la phase d’intensification des offensives russes de ces derniers jours. La nuit précédente, la Russie avait lancé sa plus grande attaque aérienne depuis le début de l’invasion en février 2022, avec 728 drones et 13 missiles dont la quasi-majorité a été interceptée. Des attaques qui ne bouleversent pas les lignes de front mais qui seront le sujet des réunions internationales prévues ce jeudi.
Le nombre de victimes civiles en Ukraine a atteint en juin un record mensuel depuis trois ans, a annoncé ce jeudi une mission de l’ONU, au moment où la Russie intensifie ses frappes contre ce pays. «Le mois de juin a enregistré le plus grand nombre de victimes civiles en trois ans, avec 232 morts et 1 343 blessés», a fait savoir la mission de l’ONU de surveillance des droits de l’homme en Ukraine, dans un communiqué.
Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio doit rencontrer dans la journée son homologue russe Sergueï Lavrov en marge de la réunion des chefs de diplomatie des pays d’Asie du Sud-Est à Kuala Lumpur. Le président américain Donald Trump a annoncé lundi vouloir envoyer «plus d’armes» à Kyiv, principalement «défensives», et accusé le lendemain Vladimir Poutine de dire des «conneries» sur l’Ukraine, tout en laissant entendre qu’il souhaitant imposer de nouvelles sanctions à la Russie.
Côté européen, Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont présidé ce jeudi une réunion en visioconférence de la «coalition des volontaires», que Paris et Londres ont lancée début 2025, et qui réunit une trentaine de pays engagés dans le renforcement des capacités de défense de l’Ukraine et dans la garantie d’un futur cessez-le-feu entre Kiev et Moscou.
La France et la Grande Bretagne veulent notamment faire de la force expéditionnaire conjointe franco-britannique, créée par les accords de Lancaster House de 2010, le «socle» de la «coalition des volontaires». Cette force, qui a vocation à être déployée en Ukraine une fois un cessez-le-feu en place, mobilisera davantage de troupes – jusqu’à un corps d’armée, soit 40 000 hommes – et pourra s’élargir à d’autres partenaires que la France et l’Allemagne, selon l’Elysée.
Keir Starmer et Emmanuel Macron ont ainsi appelé jeudi à accroître «la pression» sur la Russie pour obtenir un cessez-le-feu en Ukraine. «Nous avons un plan qui est prêt à être mis en œuvre et à être lancé dans les heures suivant [la signature d’]un cessez-le-feu», a déclaré Emmanuel Macron. «Les plans sont prêts et nous les inscrivons dans une perspective de long terme, avec un nouveau quartier général à Paris, qui est déjà opérationnel, et qui finalise les structures de commandement et de contrôle», en coordination avec Kiev, a renchéri Keir Starmer. Ce quartier général de la coalition des volontaires, sera transféré au bout de douze mois à Londres, a précisé Downing Street dans un communiqué.
Mise à jour à 17 h 53, avec l’ajout des annonces après la réunion de la coalition des volontaires.