Ibrahim D., le jeune homme qui a assené, mardi après-midi, un coup de couteau à un CRS à quelques centaines de mètres de l’arrivée de la 4e étape du Tour de France à Rouen (Seine-Maritime) a été interné ce jeudi en psychiatrie. Le policier de la CRS 2 de Vaucresson (Val-de-Marne) pris pour cible au niveau du torse n’avait pas été blessé, sauvé par son gilet pare-balles.
Son collègue avait riposté en faisant usage de son arme, « éraflant » selon une source policière, l’assaillant à la jambe. Ce dernier avait tout réussi à prendre la fuite durant plus de 500 m, puis menacé avec son couteau de table des spectateurs de la Grande Boucle avant d’être stoppé par deux hommes de la CRS 5 de Massy (Essonne).
Au moment de son interpellation, il était, d’après une source proche de l’enquête, « en fugue d’une hospitalisation sous contrainte » depuis le 24 juin.
Pris en charge à l’hôpital pour soigner sa blessure à la jambe, l’agresseur âgé de 21 ans a pu être entendu mercredi par les enquêteurs. Selon Pierre Gérard, procureur adjoint de la République de Rouen, « il a contesté les faits reprochés en dépit de l’ensemble des témoignages concordants recueillis et des vidéos qui lui ont été opposés ».
Il est attesté qu’il « souffre de troubles mentaux depuis quelques mois ». Pour le magistrat, l’expertise psychiatrique réalisée ce jeudi confirme « la gravité de ces troubles et conclut à l’abolition du discernement de la personne mise en cause ».
Domicilié à Rouen
Le préfet de Seine-Maritime a donc pris un arrêté « portant admission en soins psychiatriques avec transfert en unité pour malades difficiles ». Le parquet, lui, a levé la garde à vue tout en poursuivant les investigations.
Ibrahim D. est domicilié dans le quartier difficile de la Grand-Mare sur les hauteurs de Rouen. Il réside dans un immeuble HLM de quatre étages en rénovation tout près d’un terrain de basket. Mercredi vers 18 heures, nous avons croisé sa mère de retour au domicile familial. « Mon fils n’a rien fait, il est malade », lâche-t-elle. Accompagnée de trois autres fils, elle ne souhaite pas en dire plus. Une perquisition a été menée dans l’appartement par les policiers. « Ils m’ont pris mon téléphone », explique l’un des frères de l’agresseur.
Les deux CRS qui ont procédé à l’arrestation du déséquilibré ont, eux, été félicités par ASO, organisateur du Tour de France. Jeudi matin, avant le départ de la 5e étape à Caen (Calvados), le patron, Christian Prudhomme leur a, selon la Police nationale, rendu « un hommage appuyé » ainsi qu’à tous les agents qui sécurisent la plus grande course de cyclisme de la planète.