Guerre en Ukraine, conflit au Proche-Orient, traversée des migrants dans la Manche… Des sujets épineux et d’importance ont été abordés par Emmanuel Macron et Keir Starmer ce jeudi lors d’une conférence de presse commune. 20 Minutes vous résume les principales déclarations du président français et du Premier ministre britannique.

Faire pression sur la Russie

Les deux dirigeants ont coprésidé une réunion par visioconférence de la « coalition des pays volontaires », prêts à garantir un futur cessez-le-feu entre Kiev et Moscou. Le quartier général de cette coalition est opérationnel à Paris, a précisé le Premier ministre britannique.

Les deux dirigeants ont annoncé être prêts à se confronter au président russe pour obtenir un cessez-le-feu en Ukraine. « Nous devons réorienter nos efforts vers la préparation de la paix, en forçant Poutine à se rendre à la table des négociations […]. Cette pression coordonnée fera la différence », a déclaré Keir Starmer.

« Il est extrêmement important que nous organisions un soutien à court terme […] et que nous intensifions ce soutien dans certains domaines », a affirmé Emmanuel Macron. « Nous avons clairement besoin de quelque chose de nouveau » pour renforcer la « pression exercée sur la Russie », a-t-il insisté, évoquant des projets américain et européen de nouvelles sanctions.

Une force conjointe

La force expéditionnaire conjointe franco-britannique (CJEF), qui doit servir de socle à une future force internationale de garantie d’un cessez-le-feu en Ukraine, va voir ses effectifs renforcés pour atteindre « jusqu’à 50.000 hommes » mobilisables « dans un engagement majeur », a annoncé le président français.

« Nous faisons passer cette force conjointe du niveau d’une brigade à celle d’un corps d’armée, c’est-à-dire pouvant aller jusqu’à 50.000 hommes, capables d’être employés dans un engagement majeur » et « capable d’agréger d’autres partenaires européens et d’être mis à la disposition » de l’Otan, a déclaré le chef de l’Etat.

« Nous avons un plan qui est prêt à être mis en œuvre et à être lancé dans les heures suivant la signature d’un cessez-le-feu », a également dit Emmanuel Macron.

Reconnaître l’Etat palestinien

Sur un tout autre sujet, le chef de l’Etat a par ailleurs appelé à une reconnaissance commune de l’Etat de Palestine par la France et le Royaume-Uni, « seule » voie « conforme à une perspective de paix » entre Israël et les Palestiniens.

« Je crois à l’avenir de la solution à deux États […] qui permettra à Israël de vivre en paix et en sécurité avec ses voisins. Je crois à la nécessité d’unir nos voix à Paris, à Londres, et partout ailleurs pour reconnaître un Etat de Palestine et initier cette dynamique politique qui est la seule conforme à une perspective de paix », a déclaré le président français.

Un accord sur les traversées de la Manche

En marge de cette visioconférence, le Premier ministre britannique a aussi annoncé un accord pilote pour un échange de migrants avec la France, qui doit entrer en vigueur dans les « prochaines semaines ».

Tous nos articles sur Emmanuel Macron

« J’ai le plaisir d’annoncer aujourd’hui notre accord sur un projet pilote inédit : pour la première fois, les migrants arrivant par petits bateaux seront arrêtés puis renvoyés rapidement en France », a déclaré le dirigeant travailliste, ajoutant qu’« en échange de chaque retour, un individu différent pourra venir via un itinéraire contrôlé et légal ».

Seuls les individus « qui n’ont pas essayé d’entrer illégalement au Royaume-Uni » seront éligibles pour cet échange, a précisé Keir Starmer, tandis qu’Emmanuel Macron a déploré une « incitation » à traverser la Manche depuis le Brexit en 2020.