Le nombre de familles vivant en hébergement temporaire en Angleterre a plus que doublé depuis 2010, en raison d’un manque de logements abordables et de loyers élevés. Le phénomène pourrait encore s’aggraver sans intervention du gouvernement, prévient un think tank dans un rapport publié vendredi.

Selon la Resolution Foundation, le nombre de ménages résidant en hébergement temporaire est passé de 50 000 en 2010 à 128 000 aujourd’hui, dont 72 000 familles rien qu’à Londres.

Les familles monoparentales représentent 35 % des ménages en hébergement temporaire, alors qu’elles ne constituent que 16 % des foyers au Royaume-Uni, souligne le rapport.

Cameron Aref-Adib, économiste au sein du think tank, explique que l’écart entre le coût des loyers privés et les aides au logement pousse de plus en plus de personnes vers des solutions temporaires.

D’après le rapport, les loyers privés en Grande-Bretagne ont augmenté de 54 % depuis 2010, tandis que les allocations logement n’ont progressé que de 36 %.

Par ailleurs, seulement 8 % des logements abordables construits à Londres l’ont été pour des loyers sociaux, considérés comme plus accessibles aux ménages à faibles revenus.

Aref-Adib appelle le gouvernement à construire davantage de logements, alors que le rapport révèle que les permis de construire accordés lors des trois derniers mois de 2024 sont tombés à leur plus bas niveau depuis 1979, avec seulement 7 356 autorisations délivrées.

Le gouvernement travailliste britannique, arrivé au pouvoir il y a un an, s’est fixé pour objectif de construire 1,5 million de logements d’ici 2029. Il a annoncé un investissement de 39 milliards de livres sterling (52,81 milliards de dollars) dans le logement abordable, et la Resolution Foundation se félicite que 60 % de cette enveloppe soit dédiée au logement social.

(1 $ = 0,7385 livre sterling)