Le tribunal judiciaire de Strasbourg a condamné lundi 8 juillet les Dernières nouvelles d’Alsace à indemniser la famille d’un salarié qui s’est suicidé en 2019. Il estime que l’entreprise a commis une « faute inexcusable » en ne prenant pas en compte une alerte de son comité social et économique.

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Camille Balzinger

Publié le 10 juillet 2025  ·  

Imprimé le 11 juillet 2025 à 03h25  ·  

Modifié le 10 juillet 2025  ·  

1 minute

En 2019, un employé des Dernières nouvelles d’Alsace (DNA) s’est jeté du toit des locaux dans lesquels il travaillait, rue de la Nuée-Bleue, au centre ville de Strasbourg. Dans une décision rendue publique lundi 8 juillet, le pôle social du tribunal judiciaire de Strasbourg reconnaît une « faute inexcusable » de l’entreprise et la condamne à verser 30 000 euros de dédommagement à la fille et à la veuve de la victime, rapportent les DNA.

Le tribunal note, selon les DNA, qu’au moment où le technicien de maintenance de 43 ans décède, les DNA et L’Alsace, sont en train de rapprocher leurs équipes dans le cadre d’Ebra, la filiale médias du Crédit Mutuel. En juin 2019, le CHSCT, organe de consultation en charge de l’hygiène et de la santé au travail intégré dans le comité social et économique, avait exercé son droit d’alerte « pour tous les salariés des DNA, mettant en garde contre les risques psychosociaux induits par cette transformation ».

Selon le jugement du tribunal, ce droit d’alerte n’a cependant été suivi d’aucune action concrète de la direction. En 2020, un autre salarié des DNA s’est suicidé puis une troisième en 2023. Les DNA indiquent que l’entreprise « se réserve la possibilité d’interjeter appel ».

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