Le 9 juillet, quatre ressortissants chinois [un couple de 47 ans, un adolescent de 15 ans et un homme de 53 ans] ont été arrêtés après avoir été surpris en train de prendre des photographies de la base aérienne de Tanagra, qui, située au nord d’Athènes, abrite les vingt-quatre Rafale de la 114e escadre ainsi que le quartier général de la force aérienne tactique hellénique. Un site du groupe Hellenic Aerospace Industries est implanté juste à côté.
C’est d’ailleurs le personnel de sécurité de ce dernier qui a d’abord été intrigué par le comportement de ces individus, à qui il leur a été demandé de quitter la zone. Ce qu’ils n’ont pas fait, puisqu’ils se sont dirigés vers un pont situé à proximité, tout en continuant à photographier les installations de la base de Tanagra.
Informée, la police de la force aérienne hellénique [Aeronomia] est alors intervenue. Arrêtés, les quatre « photographes » ont été conduits au commissariat local. Là, ces ressortissants chinois ont prétendu être de « simples touristes ». Seulement, alors que le passé antique de la Grèce a laissé de nombreux monuments dignes d’intérêt, il a été établi qu’ils étaient en possession de nombreux clichés d’avions Rafale et des installations de la base. Ce qui a éveillé la curiosité de l’Ethniki Ypiresia Pliroforion [EYP], le service de renseignement grec.
« Les quatre personnes arrêtées affirment être venues pour faire du tourisme et disent ignorer qu’elles se trouvaient dans une zone militaire. Les autorités, cependant, ne sont pas convaincues. Leur insistance à photographier des zones sensibles, même après avoir été invitées à s’éloigner, soulève de sérieuses questions quant à savoir si cette ‘promenade innocente’ cache autre chose », a résumé le site d’information Pentapostagma.
Une enquête ayant été ouverte pour espionnage, ces quatre ressortissants chinois devaient être présentés à un procureur, en vue d’une possible inculpation, ce 10 juillet. Les autorités grecques cherchent en effet à déterminer s’il s’agit d’un incident isolé ou d’une opération « systématique » de collecte de renseignements.
En tout cas, cette affaire a trouvé un écho en Inde, qui entretient d’excellentes relations diplomatiques [et militaires] avec la Grèce. Et cela d’autant plus qu’elle survient au moment où la Chine est accusée de mener une campagne de dénigrement contre le Rafale, après que le Pakistan a affirmé que l’un de ses chasseurs J-10 [de conception chinoise] avait abattu un avion de ce type en mai dernier, lors de l’opération Sindoor.
« La Grèce a récemment participé à plusieurs exercices aériens et navals avec l’Inde, comme Tarang Shakti et INIOCHOS 25 », a ainsi souligné India Today.