Face à ce drame terrible, en mémoire des victimes et pour soutenir les proches dans le deuil, comme c’est la tradition, des centaines de membres de la communauté ont afflué dans la journée, d’abord autour du crématorium de Saint-Brieuc.
« Nous avons sécurisé l’arrivée des pompes funèbres près de l’hôpital, jusqu’à ce que les corps soient récupérés par la famille. C’était cet après-midi et il y avait déjà plus d’une centaine de personnes », précisait en fin de journée Arnaud Garnier, directeur départemental de la Police nationale (DDPN).
L’hippodrome pris d’assaut
En pleine gestion du passage du Tour de France dans sa commune, Denis Hamayon, maire d’Yffiniac, a dû se démultiplier également du côté de l’hippodrome, où les caravanes avaient trouvé l’espace pour se poser. Il a d’ailleurs eu quelques sueurs froides en début d’après-midi. « Un agent de l’Agglo travaillait à l’hippodrome et les portes étaient ouvertes. Du coup, les premières caravanes se sont installées là ! »
Ces gens sont très touchés par ces décès. Il y a un très grand poids émotionnel, c’est palpable
Le policier municipal et la gendarmerie de Pléneuf ont pu discuter avec les arrivants, qui dans un souci d’apaisement, ont accepté de sortir et ont posé leurs véhicules sur des parcelles voisines. Sans discontinuer. « Les arrivées ont été incessantes depuis ce matin. J’estime qu’il y a environ 350 caravanes, jauge le maire, et l’un des responsables m’a dit vers 20 h qu’une quarantaine était encore attendue. »
Un maire qui, bien que décontenancé par cet afflux soudain – « il doit y avoir pas loin de 2 000 personnes ce soir » – a ressenti aussi l’immense émotion de cette communauté qui vient de perdre trois des siens dans des circonstances dramatiques. « Ces gens sont très touchés par ces décès. Il y a un très grand poids émotionnel, c’est palpable. »
Dans un premier temps remis en question, le feu d’artifice qui doit être tiré de l’hippodrome lundi n’est pour l’heure pas en péril. (Le Télégramme/Morgane Bréfort)Eau, électricité et tronçonneuse
Les champs investis sont des parcelles à herbes qui viennent d’être fauchées. « Le terrain pour les grands rassemblements est déjà occupé, à Pordic, pointe Denis Hamayon. L’organisation, du ressort de l’Agglo et de la préfecture, a été dépêchée sur place. Des containers poubelle ont été amenés et une tranchée a été ouverte pour l’eau. Quant à l’électricité, les gens du voyage savent très bien gérer ».
Seuls petits couacs, le portique du parking secondaire de l’hippodrome, découpé à la tronçonneuse pour laisser passer les caravanes… et le terrain du centre aéré de Coat-Erbeau, occupé également. « Il n’y a qu’une dizaine de véhicules ce soir, note le maire, mais demain matin ? » À 20 h, le commandant en second du groupement de gendarmerie, Laurent Kerdoncuff, estimait à 500 le nombre de caravanes.
Pas de péril pour le feu d’artifice
Dans un premier temps remis en question, le feu d’artifice qui doit être tiré de l’hippodrome lundi n’est pour l’heure pas en péril. « Dans les traditions des gens du voyage, explique le maire, ces rassemblements de deuil peuvent durer jusqu’à quinze jours. Mais après vérification, aucune des parcelles occupées ce soir n’est dans le périmètre de sécurité du tir. Donc pour le moment, il est maintenu ».
En revanche, il y a une certaine inquiétude pour les spectateurs qui doivent venir manger les 1 000 parts de moules frites entre 18 h 30 et 22 h, avant d’être rejoints par 2 000 ou 3 000 autres pour le feu d’artifice. « Pour le moment, les espaces de stationnement sont préservés. On ne peut pas tout gérer la première journée. Et demain c’est le Tour de France. Donc ça ne se passe finalement pas si mal », conclut un Denis Hamayon philosophe, qui demain va affronter un agenda pour le moins chargé.