Vous vous connaissez depuis longtemps ?
Zoé : « On s’est rencontrées dans l’Allier, au collège, quand on avait douze ans. On a chacune vécu nos vies et moi j’ai vécu un peu à l’étranger donc on s’est moins vues moins mais on se retrouvait toujours pendant les vacances pour faire des grandes randonnées ou des festivals. On n’a jamais perdu le contact. »
Qu’est-ce qui vous a motivées à participer à cette émission ?
Louise : « Au départ, Zoé comme moi, on ne la connaissait pas du tout. Je l’ai découverte par hasard à l’été 2023. J’ai vu Nans et Mouts galérer à chercher un hébergement. Je les ai trouvés très drôles et ils m’ont fait penser à Zoé et moi en voyage. Deux semaines plus tard, j’ai vu un appel sur Facebook demandant à des femmes si elles avaient envie de tenter l’aventure “Nues et Culottées”. Alors j’ai motivé Zoé. »
« Pendant un tournage, la production ne sait même pas où on est ! »
Comment avez-vous été castées ?
Zoé : « En général, pour un casting il faut se présenter et on a une scène à jouer. On est à la fois casté pour notre interprétation et pour notre physique. Pour “Nues et culottées”, ça s’est passé complètement différemment : il n’y a aucun critère physique ni technique. On n’est pas du tout réalisatrices à la base et nous devions envoyer un film à la production. En septembre 2023, on est parties ensemble pendant cinq jours, de l’Allier jusqu’aux Cévennes, avec pour objectif d’organiser une danse collective au sommet d’une montagne avec les gens qu’on aurait rencontrés pendant le trajet. On a filmé avec nos téléphones. »
Louise : « Début 2024, on a appris qu’on était dans les quatre binômes sélectionnés sur vingt-et-un qui avaient postulé. On a dû refaire un film après avoir été coachées et avec du meilleur matériel. En juin 2024, ils nous ont proposé de faire des films mais pour être diffusés cette fois-ci. »
Quels conseils avez-vous demandés à vos prédécesseurs Nans et Mouts ?
Louise : « Des conseils sur la manière de filmer parce qu’on partait de zéro. Filmer la nature, par exemple, ça apporte une autre dimension au témoignage humain. »
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Quel a été votre sentiment au moment où vous vous êtes retrouvées en tenue d’Ève dans la forêt de Brocéliande pour « Objectif île de Sein », le premier épisode ?
Louise : « À ce moment-là, je me suis dit qu’il n’y avait plus de marche arrière possible. Ça faisait un petit peu peur j’avoue. Il y a eu un petit moment de doute. On s’est fait des jupes avec des branchages. Quand on est nues au début du film, on est vraiment toutes seules. Ce qui était un peu difficile au début, c’était de trouver la manière d’être naturelle. Il a fallu que j’accepte cette caméra tout le temps. »
Zoé : « Pour le premier épisode, on avait une pression de dingue : je ne me sentais pas du tout légitime en tant que réalisatrice. Il faut vraiment savoir que personne ne nous suit. Pendant un tournage, la production ne sait même pas où on est ! Il y a trois caméras qui tournent en permanence : les deux caméras du baluchon et une caméra de poing. »
« La curiosité de l’autre, c’est un truc qu’on a développé ensemble depuis longtemps »
Être seules et non pas sur un plateau avec toute une équipe autour, ça favorise le naturel ?
Zoé : « En fait, on ne pense plus du tout à la caméra parce que nous ne sommes pas l’objet du film. L’objet du film, c’est l’aventure et les gens qu’on rencontre. Il faut à la fois qu’on lâche prise et qu’on pense à filmer telle ou telle séquence. C’est un peu schizophrénique (rires). »
Vous n’avez jamais eu de moments de tensions ou de panique quand il fallait trouver où dormir ?
Louise : « Sur le premier épisode, des moments de paniques liés à l’hébergement, on n’en a pas eu. »
Zoé : « Des tensions, c’est arrivé un petit peu. Quand on trouve l’hébergement le soir, généralement les gens nous proposent un repas et le petit déjeuner. En journée, ce n’est pas forcément facile d’avoir accès à la nourriture. Des fois, on restait longtemps sans manger. Et qui dit ventre vide dit fatigue et quelques tensions. »
Vous avez essuyé beaucoup de refus d’hébergeurs ?
Louise : « Ça dépendait des jours. Dans le premier épisode en Bretagne, on a trouvé assez facilement. On a eu quelques “non” et c’est normal : quand deux inconnues débarquent comme ça, on n’est pas forcément disponibles pour ouvrir sa porte et son cœur. »
Faire confiance à des inconnus, c’est naturel chez vous ?
Zoé : « Avec Louise, on est souvent parties en voyage ensemble, notamment dans les Balkans pendant six mois avec notre sac à dos. On avait vraiment pour projet de rencontrer les gens, d’aller à leur contact en proposant des stages de danse ou de théâtre. La curiosité de l’autre, c’est un truc qu’on a développé ensemble depuis longtemps. Je pense que c’est ce qui est fort dans notre binôme. »
« J’apparais très concentrée à l’image mais évidemment, je retenais mes larmes »
Deuil, maladie, abus sexuels, victime d’expropriation… Parmi tous ceux qui vous ont accueillis dans « Objectif île de Sein », tous ont vécu des périodes difficiles. Le témoignage de Didier, dont la femme est décédée du Covid trois mois après leur mariage, était-il le plus bouleversant ?
Louise : « Les autres témoignages étaient très forts aussi. Mais oui, Didier m’a bouleversé parce que ça fait écho : tout le monde a vécu un deuil. Il nous a fait confiance et s’est ouvert de manière très intime. Il avait encore beaucoup d’émotion et de tendresse pour son épouse décédée. J’apparais très concentrée à l’image mais évidemment, je retenais mes larmes. »
Vous n’avez jamais eu peur lors de ce premier épisode ?
Zoé : « Avec Louise, on a développé un double radar. On n’a pas eu forcément un sentiment de peur parce qu’avec les personnes qu’on n’a pas trop senties, on a un code entre nous qui nous permet d’éviter ces situations. »
Quelle a été votre plus belle rencontre sur les trois épisodes ?
Louise : « Il y a eu vraiment beaucoup de très belles rencontres et pour des raisons totalement différentes. Certaines personnes parce qu’elles nous ont fait confiance, se sont livrées et nous ont partagé des choses très intimes et pleines d’émotions. D’autres parce qu’on a fait des choses un peu folles et joyeuses avec elles. Les gens qu’on rencontre, ce sont eux les héros du film. »
« Ça fait 25 ans qu’on se connaît avec Louise, on a grandi ensemble, comme des sœurs »
Est-ce que ces aventures ont changé quelque chose en vous ?
Zoé : « C’est tellement intense et tellement sans filet qu’il faut apprendre à lâcher prise et à faire totalement confiance à la fois à soi-même, au binôme, à l’humanité, à l’autre… Ce que j’ai appris, c’est que la bonne porte s’ouvre au bon moment. Il ne faut pas paniquer et ne pas être impatient tout de suite. »
Louise : « Je suis de nature assez confiante donc ça m’a renforcé là-dedans. Mais j’ai appris à avoir plus d’audace. Dans l’émission, il faut être “culottées” sinon on ne peut pas y arriver. Dans le premier épisode, on va voir des pêcheurs pour leur demander de nous emmener en bateau sur l’île de Sein. Dans la vie de tous les jours, je ne l’aurais peut-être pas fait. Mais là je l’ai fait. Et ce qui est magnifique, c’est que quand on va voir les gens avec une audace joyeuse, ils ont envie de participer et d’être embarqués dans l’aventure. Et ça crée des choses super belles. »
Est-ce que de telles aventures, ça renforce l’amitié ?
Zoé : « Ça la renforce dans la mesure où on se découvre encore plus. Ça fait 25 ans qu’on se connaît avec Louise, on a grandi ensemble, comme des sœurs. Travailler dans ces conditions d’aventure : on ne s’était jamais rencontrées à cet endroit-là. On a appris à encore mieux se connaître. »
Louise : « Je suis complètement d’accord. Et justement, quand on a des petits moments de tension, on les surmonte. Et le fait de les surmonter ça renforce l’amitié. »
« Nues et culottées », trois épisodes dès vendredi 11 juillet sur france.tv. Diffusion sur France 5 les 16 juillet (Objectif île de Sein), 23 juillet (Objectif Val de Loire) et 30 juillet (Objectif Colorado provençal).
« Je suis arrivée à Saint-Étienne il y a deux ans et j’ai adoré les Stéphanois »
Originaire de l’Allier, Louise est professeur de français pour les étrangers : « Je donne des cours en ligne actuellement mais j’ai donné des cours dans pas mal de pays, au Maroc, dans les Balkans… » Zoé est comédienne. Elle a grandi sur les routes avec ses parents dans une compagnie de théâtre itinérant « jusqu’à mes douze ans. Après, on s’est sédentarisés dans l’Allier un moment, c’est là que j’ai rencontré Louise. Après, j’ai encore bougé en Bretagne puis à Bordeaux. » La trentenaire est arrivée à Saint-Étienne il y a deux ans « pour passer mon diplôme d’État de professeur de théâtre à la Comédie de Saint-Étienne. J’ai trouvé les gens hyper sympas, vraiment. J’ai adoré les Stéphanois. Et il y a un truc dans la ville, je m’y suis tout de suite attachée. J’ai posé mes valises et pris mon appartement ici. Je pars souvent en tournée dans toute la France et Saint-Étienne, c’est ma piste d’atterrissage. C’est là où je viens me reposer entre deux spectacles ou entre deux tournages. »