L’endroit n’est pas choisi au hasard : l’aire de jeux de Rothau déjà bouillante sous le soleil matinal, désertée par ses occupants ce jeudi 10 juillet. « Ça démontre un problème : il n’y a pas d’ombre, les fontaines à eau que nous avions installées en 2016 sont coupées depuis des années. Planter 5 000 arbres ça ne suffit pas pour se protéger », critique Paul Meyer à l’adresse de l’actuelle majorité écologiste, « en retard sur le sujet ».
La volonté d’appliquer la règle du 3-30-300
Pour rendre la ville « résiliente, agréable et protectrice lors des chaleurs extrêmes », l’équipe du jeune mouvement Réconcilier Strasbourg présente ses propositions : « Appliquer la règle du 3-30-300 : voir au moins trois arbres par les fenêtres de son logement, 30 % de surface arboré par quartier et résider à moins de 300 mètres d’un espace vert », résume dans une formule choc l’ancien adjoint de Roland Ries.
Le mouvement entend porter un « aménagement durable » par un « plan ombre qui protégerait les espaces publics des rayons du soleil par des vélums et ciels de toit ». « C’est aussi maximiser l’accès aux refuges de fraîcheur comme les musées, les lieux de culte ou encore des établissements privés », suggère le professeur Patrick Pessaux, chirurgien aux HUS. « Il faut rénover nos écoles pour mieux les protéger de la chaleur, et en attendant, y installer la climatisation quand c’est nécessaire. »
Strasbourg « manque de points d’eau publics et de toilettes. Des contrats public-privé sont possibles », pointe Paul Meyer, qui propose de rouvrir également le dossier de la baignade dans l’Ill, disparu des radars. « Il y a une demande dans les quartiers, aller à la piscine c’est tout de suite un budget pour une famille », déplore Priscilia Bouaza, une habitante du quartier Gare, engagée dans le mouvement.
Nawel Rafik-Elmrini, également adjointe de l’ancien maire, entend s’attaquer à l’isolement des jeunes durant l’été, « notamment avec un droit aux vacances d’un à deux jours pour tous les enfants, en augmentant les subventions aux centres socioculturels et aux associations dans les quartiers. »