Pecco Bagnaia a finalement décroché la deuxième place du Grand Prix du Qatar, aidé en cela par la pénalité de Maverick Viñales qui l’a fait remonter d’un cran au classement final. Malgré ces gros points dans sa besace, plutôt inespérés en s’étant qualifié 11e, l’Italien ne pouvait masquer sa déception en soulevant son trophée, et pour cause : celui qui a marqué plus que tous les autres ce week-end, c’est Marc Márquez qui, pour la troisième fois cette saison, a même empoché le score maximal mis en jeu par le Grand Prix.

En bon compétiteur, Bagnaia ne peut évidemment pas se satisfaire d’être battu par un adversaire, et encore moins lorsqu’il s’agit de son coéquipier. Mais l’amertume ressentie est amplifiée par le fait qu’il avait identifié Losail comme une piste pouvant enfin lui sourire, et la journée de vendredi, au terme de laquelle il était très enthousiaste, l’avait confirmé. Or, une erreur en qualifications a totalement changé le cours de ce Grand Prix pour le pilote Ducati, obligé ensuite de limiter les dégâts.

« Il aurait été difficile d’en attendre plus », a-t-il concédé à l’arrivée alors qu’il a perdu 15 points sur Márquez au championnat. « J’ai poussé fort et en partant de cette position, il était très important de beaucoup utiliser le pneu arrière pour dépasser des pilotes. J’ai essayé de gérer l’arrière mais j’ai poussé fort et quand je me suis battu avec Franky [Morbidelli], on a perdu beaucoup de temps. »

« Ensuite, pour revenir et reprendre cette demi-seconde, j’ai peut-être poussé trop fort, si bien que je n’avais plus du tout de pneu arrière pour les quatre ou cinq derniers tours. J’ai essayé d’être plus rapide mais ça n’a pas été possible. Comme je l’ai appris l’année dernière, il vaut parfois mieux finir là où on est. »

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Bagnaia a en effet mené une course tout en attaque. Il a réussi à gagner quatre places dès le départ, avant de poursuivre une remontée puissante jusqu’au cinquième tour, où il s’est emparé de la deuxième place au détriment, justement, de Márquez. Mais en se retrouvant aux côtés de l’Espagnol, il a vite compris qu’ils n’étaient pas en train de jouer la même partition, Márquez ayant volontairement opté pour une gestion fine de ses pneus là où Bagnaia était obligé de forcer sur la gomme pour refaire son retard.

« Franchement, quand j’ai repris Marc et que je l’ai dépassé, j’étais déjà dans une situation où j’avais poussé un peu trop et je commençais à sentir un peu de vibrations à l’arrière. Quand j’ai vu Marc, j’ai compris qu’il était en train de contrôler parce qu’il n’avait pas besoin de tellement pousser. Donc la seule façon possible d’au moins essayer de me battre pour la victoire aurait été de partir près de lui, et ça n’a pas été le cas, par ma faute car je suis tombé en qualifications et que je suis parti 11e. Donc pour l’avenir, je dois juste m’améliorer. »

Pecco Bagnaia a passé deux tours devant Marc Marquez.

Pecco Bagnaia a passé deux tours devant Marc Márquez.

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

« Je pense que si j’étais parti plus haut, j’aurais au moins eu une chance de me battre, de me battre contre Marc, parce que je pense que notre rythme était très similaire. Si je n’avais pas autant poussé dans la première partie de la course, je serais arrivé à la dernière partie en ayant plus de gomme et j’aurais pu me battre plus. »

« Mais c’est impossible à savoir, impossible de dire quoi que ce soit, alors soyons contents de ce qui a été fait et essayons de nous améliorer pour la prochaine et de ne pas commettre la même erreur pour la prochaine course », a voulu retenir le pilote italien.

Le sprint, une faiblesse à corriger en urgence

L’autre source de sa déception appelle elle aussi à améliorer sa copie, et de toute urgence. Bagnaia a en effet retrouvé samedi soir ce qui le met le plus en difficulté depuis désormais plusieurs saisons : la configuration de sa moto requise pour la course sprint, et plus précisément le petit réservoir dont il sent qu’il modifie l’équilibre de la Desmosedici et le prive de son point fort dans le pilotage.

Vingt-quatre heures après l’arrivée du sprint, où il n’avait pu sauver qu’une huitième place, le pilote Ducati avait toujours cette frustration dans les tripes. Car son gain de neuf places dimanche soir prouve bien qu’il avait le potentiel pour être très rapide sur ce circuit, et pourtant, il en a été incapable dans l’épreuve la plus courte. 

« Je suis content du résultat mais pas totalement, parce que si je peux le faire le dimanche, je dois le faire aussi le samedi. Ça arrive plus ou moins à chaque fois en course sprint : je n’arrive pas à être aussi agressif et je n’arrive pas à retrouver la même performance que celle que j’ai le dimanche. Il faut donc améliorer ça. On sait peut-être comment faire et c’est quelque chose que je dois, moi, améliorer car il est clair que c’est un de mes points faibles », a-t-il admis.

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Dans cet article

Léna Buffa

MotoGP

Pecco Bagnaia

Ducati Team

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